Toujours en quête de nouvelles informations sur le milieu des médias, nous avons rencontré Guillaume Decalf, rédacteur chargé d’édition à France Musique. Retour sur cet entretien.
Lorsque Guillaume se présente il est aisé de comprendre que son parcours est pour le moins atypique. En possession d’une double licence art visuel/ histoire qu’il a complété par un master et l’agrégation d’histoire, il n’était pas réellement destiné à la radio encore à la radio “classique”. Professeur quelque temps, son refus de rester au même endroit toute sa vie l’entraîne vers de nouveaux horizons. Engagé par l’amie d’une amie pour faire la maquette de son nouvel ensemble Baroque, lui qui est tombé dans la musique classique adolescent, il commence peu à peu à tisser sa toile dans le milieu musical.
Devenu attaché de presse du groupe il prend en charge d’autres ensembles et même un festival, tout ça en seulement 6 mois. Il intègre alors une agence de communication en culture. Repéré par France Musique, qui recherche une personne qualifiée à la fois dans la musique et dans la gestion de contenus web il devient rédacteur en charge de l’édition. Son rôle : créer du contenu et mettre en ligne les différentes émissions de France Musique.La difficulté principale : essayer « d’adapter le langage de l’antenne sans s’attaquer à l’image de la chaîne ». En effet, se tourner vers internet c’est essayer de toucher des cibles plus jeunes que les auditeurs réguliers de cette radio. Pour cela Guillaume doit trouver des solutions. Il nous parle alors du web-documentaire qu’il a fait sur l’opéra la Traviata. L’objectif est de simplifier l’opéra pour le rendre accessible au plus grand nombre. Mais ce n’est pas son seul combat.
Sa plus grande bataille reste le référencement. C’est à dire comment remonter en tête des recherches sur Google. Ses secrets : la vitesse, la modification de l’article et surtout la légitimité de France Musique sur bon nombre de sujets musicaux. Il prend alors l’exemple de la mort de Lorin Maazel, grand chef d’orchestre. Dès qu’il a eu la nouvelle de sa mort, via Twitter, Guillaume s’est empressé de rédiger une nécrologie en faisant référence à la carrière du chef et en renvoyant vers des liens sur le site de France Musique. La rapidité avec laquelle il a réagi lui a permis de se hisser en premier sur le moteur de recherche. « Quand on écrit pour le web, on s’occupe de tout » et cela va de l’idée de l’article jusqu’à la mise en valeur du sujet sur les réseaux sociaux.
On peut le dire, Guillaume a une vie de fou, mais quand on lui demande s’il aimerait travailler dans un autre type de musique, sa réponse est claire : « changer de musique, non je ne pense pas. » En même temps, il a été le premier community manager rémunéré en classique, alors autant entretenir son exception.
Eléonore Terville