Années 70. Ron Burgundy et sa team de choc sont aux commandes du journal de San Diego. Mais la guerre va éclater quand Ron va devoir s'associer avec une femme...
La critique moustachue de Borat
Les films de Will Ferrell en France sont peu connus du public et pourtant ils sont sans cesse revendiqués par la presse cinéma ou même un certain public. On peut même parler de "public branché" pour le coup, même si cette expression ne me convient pas. En cause, la peur probable d'un humour très référencé ou trop proche de la ceinture, le manque de connaissances et surtout le nombre de salles ridicules lors des exploitations des films quand ils ne sortent pas direct to DVD. Il ne faut alors pas s'étonner des chiffres d'entrées notamment ceux de Présentateur vedette: La légende de Ron Burgundy ou Anchorman en VO (2808 entrées!). Qui plus est sorti en plein mai 2005 avec peu de salles face au dernier Star Wars alors qu'il était sorti un peu moins d'un an aux USA avec succès! Je me souviens avoir été piqué de curiosité en voyant l'affiche dans un magazine, quelques années j'avais fait la connerie de ne pas l'acheter alors qu'il était devant moi et finalement, il a fallu qu'un pote de fac me le télécharge pour enfin le voir (tout comme sa suite car si j'avais attendu sur Paramount France). Production Judd Apatow oblige, on retrouve au moins une figure de proue en la présence de Paul Rudd. Néanmoins, on est bien dans un pur film du duo Adam McKay-Ferrell. Ainsi, on croise Steve Carell, Christina Applegate, David Koechner, Fred Willard, Luke Wilson, Ben Stiller, Vince Vaughn, Jack Black et Tim Robbins.
Le film est bien évidemment une grosse parodie des journaux télévisés à l'américaine voire tout court et se situant dans les années 70. Un contexte merveilleux où la seule information tenait du journal du soir, de la journée et de la nuit et n'était pas 24h sur 24h sur ses foutus chaînes info (Borat énervé)! Et évidemment où il faut un présentateur charismatique qui puisse tenir l'antenne et surtout le prompteur. Cette personne c'est Ron Burgundy, macho de première avec une bande de potes qui l'est tout autant, avec un brushing et une moustache merveilleux et un costume rouge flamboyant. Rien que de voir la gueule de Will Ferrell on a le petit rictus en coin. Clairement le ridicule ne tue pas. Pour ses copains on a Brian Fantana (Rudd) mec croyant à tout prix que son parfum c'est du tonnerre (alors qu'on est plus vers l'odeur de morue); Brick Tamland (Carell) gars de la météo à ça de l'autisme; et Champ Kind (Koechner) parfait texan qui risque bien d'avoir mal aux balloches! Une belle galerie de personnages à côté de la plaque qui va être submergé par le raz de marée Veronica Corningstone (Applegate). Hé oui années 70 riment aussi avec libération des sexes et émancipation de la femme, ce que n'ont pas vraiment compris nos amis présentateurs.
Ce qui donne un lot de situations machistes truculentes avec des personnages cupides mais tellement stupides que cela en devient délirant. Le pire dans tous cela c'est que le personnage de Ron Burgundy est tellement con qu'il en devient jubilatoire. Par exemple, la séquence qui sert de véhicule au titre de cette chronique est jubilatoire tant cet imbécile est fixé à son prompteur et on peut lui faire dire véritablement tout et n'importe quoi. D'autant que Will Ferrell est comme à son habitude au sommet de sa forme, ne s'arrêtant jamais de raconter des conneries et formant un couple "je t'aime moi non plus" savoureux avec Christina Applegate. Quant à la bande de Burgundy elle est absolument savoureuse. Mon favori est peut être Carrel qui est tellement dans son trip "à côté de la plaque" qu'il en devient jubilatoire. La naïveté par excellence. Ensuite, on pourra toujours repprocher au film sa structure classique voire son statut de "comédie romantique malgré elle". Ainsi on a la rencontre, ils se chamaillent un peu, ils s'aiment puis par une connerie savoureuse (Burgundy auquel on lui dit de rien dire se fait un plaisir de l'avouer à ses téléspectateurs: "Sachez le nous sortons ensemble et elle est merveilleuse au lit!"), ils se quittent, se foutent sur la gueule au bureau et puis s'aiment autour du chien! Même s'il s'en moque, Adam McKay y revient fondamentalement. Ensuite il y a l'habituel schéma: gloire, déchéance, re-gloire. Mais bon il serait dur de bouder son plaisir devant une comédie aussi jouissive. Sans compter la baston entre présentateurs d'information avec le matin, le soir, le service public et même la chaîne mexicaine!
Une savoureuse comédie sur le monde scrupuleux du journalisme 70's avec le ridicule qui va avec et un comique au sommet de la connerie.
Note: 16/20
LA LEGENDE DE RON BURGUNDY PRESENTATEUR VEDETTE... par CoteCine