Jeudi, 17 Juillet, 2014
Vladimir Poutine est arrivé au Brésil après un périple démarré à Cuba avec en mise en bouche l’annulation du plus gros de la dette cubaine, annonçant à la fin de sa visite que ses interlocuteurs de La Havane pouvaient compter sur l’aide de Moscou pour surmonter l’embargo économique nord- américain. Dans le même mouvement, la station d’écoutes « Loudres » mise en sommeil en 2001 reprendra-t-elle du service ? Poutine a démenti mercredi soir cette information.Le président russe a poursuivi son voyage par un crochet à Buenos-Aires. Le temps d’annoncer un renforcement de la coopération russo-argentine dans de très nombreux domaines y compris dans le nucléaire civil et le militaire traditionnel. Enfin, l’essentiel de son déplacement s’est déroulé à Fortaleza avec le sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Des pays émergeants à forte croissance économique et regroupant plus de 40% de la population mondiale. Rien de moins.Résultat ? Les Brics créent une banque de développement et d’une réserve de change commune avec une force de frappe à terme de 100 milliards de dollars. Siège de la nouvelle institution : Shanghai.Un système alternatif aux structures occidentales (Fonds monétaire international (FMI), Banque mondiale) est lancé. Avec, cerise sur le gâteau, un repas à la fin du sommet des Brics regroupant les présidents équatorien, bolivien, chilien, argentin, colombien et vénézuélien.Pas de réaction officielle à Washington et dans les capitales européennes. Comme cela ne suffisait pas, voici qu’est annoncé pour ce jeudi un sommet réunissant à Brasilia les principaux dirigeants latinos et caribéens avec le président chinois. Au menu, la coopération tous azimuts.Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’un nouveau monde se met en place. Les pays émergeants ne supportent plus la main mise des multinationales sur leurs économies. L’arrogance nord-américaine et européenne est repoussée. Les affaires de la planète ne se décident plus à Washington, à Berlin, à Londres ou à Paris. Quant aux prétentions US et des membres l’Otan dont le France d’étouffer progressivement la Russie, de contenir le développement de la Chine, de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud, elles se heurtent désormais à une résistance d’envergure. Une résistance devenue offensive car organisée, structurée et financée au niveau de la planète. Le rapport des forces à l’échelle mondiale va connaître rapidement des évolutions spectaculaires. Avec les piètres dirigeants occidentaux aux manettes, nous assisterons – de loin – au départ du train.