Cette situation ne plaisait pas beaucoup à M. Yamamoto. Il produit aujourd'hui avec beaucoup de soins des sencha à base de plusieurs cultivars, qui ne seront pas mélangés bien sûr. Ses plantations biologiques se situent à Ôhira, en amont de la rivière Okitsu-gawa, à presque 500m d'altitude. En voici trois sur Thés du Japon.
Yabukita
Le premier de ces trois thés est le classique cultivar Yabukita.
Ces belles feuilles épaisses se présentent avec un puissant parfum sucré, très agréable, qui dénote une torréfaction relativement forte, mais très maîtrisée.Après une infusion d'une minute à 80°C environ, on obtient une liqueur dotée d'un parfum tout aussi puissant, doux et sucré, un peu boisé. En bouche c'est tout aussi puissant. La liqueur a une très bonne attaque. L'espace d'un instant on y ressent un pointe d'astringence, mais qui s'efface de suite devant la douceur très naturelle de ce thé. Les saveurs sont peut être simples, mais très équilibrées. Pas de lourdeur dans ce sencha malgré sa force. Sur les infusions suivantes, on ressent une petite montée dans l'astringence, mais il est remarquable de voir comme le nez reste puissant, avec ce parfum sucré et rustique.
Avec le Yokowasa, le Ôkawa, et le Ushizuma de Hon.yama, voici là un 4ème Yabukita de Shizuoka qui démontre donc lui aussi les qualités d'harmonie et de force de ce cultivar.
Kanaya-midori
Avec ce cultivar Kanaya-midori, nous des feuilles au parfum plus subtil, mais qui reste dans ce domaine de la douceur et de la torréfaction, un peu plus faible cette fois néanmoins.
Oku-yutaka
Il me semble que cet Oku-yutaka est celui qui joue le plus sur la rondeur, la douceur.Les feuilles sentent moins la torréfaction, et on y trouve des senteurs sucrées vanillées.
Ce n'est pas seulement leur variété de saveurs qui distinguent ces trois sencha/cultivars, fabriqués par le même producteur, mais aussi leur façon de s'exprimer. Voici comment je les perçois :Yabukita : nez et boucheKanaya-midori : nez et gorgeOku-yutaka : bouche et gorge