La Belle Mort de Mathieu Bablet
Publié le 16 juillet 2014 par Spleenlajeune
Univers post-apocalyptique. « Quoi ? Encore ? Mais ils n’en ont pas marre de nous bassiner avec les univers post-apocalyptiques !? Y’a jamais rien d’original. Ils tournent toujours autour des mêmes … » Voilà ce à quoi j’ai pu penser quand j’ai mis cette bande-dessinée dans mon petit sac à la bibliothèque : je me contrains bon et mal gré à tous les livres français présents dans ma bibliothèque (la langue de Molière me manque les amis !). Donc, je disais …
Avec La Belle mort, nous plongeons dans un décor post-apocalyptique et nous n’avons guère besoin de mille et une bulles pour nous le faire comprendre. La ville est déserte, dévastée par le temps et par quelque chose qui devient rapidement des « insectoides » grâce aux commentaires des personnages. « Insectoide » est un mot qui n’existe pas et pour cause, c’est une histoire alambiquée – nous sommes dans un univers post-apocalyptique, ne l’oubliez pas – qui prend néanmoins sens au fil des pages de la bande dessinée. Qui dit ville dévastée, proche fin du monde, dit forcément groupe de survivants. On ne va pas vous la faire à vous connaisseurs de Walking Dead et autres survivals du genre. Notre petit groupe de survivants vie donc de pillages de supermarché, de demeure et en revient à vivre de boites de conserve mais rapidement vient le temps des questions existentielles. Jusqu’à quand ? Et que faire après … quand tout aura été consommé, que faire ? Ces personnages sont bousculés. On remue leurs entrailles pour en faire ressortir ce qu’il y a de plus triste, de plus fou et même de plus beau car ils sont tous liés à une Destinée qui les dépasse … et de loin ! Pas beaucoup de scènes de guerre, on les compte sur les doigts. La Belle mort met en scène les entrailles de ses personnages et c’est ce qui est plaisant à lire : un livre intelligent.
Ce scenario est porté par un graphisme … impressionnant. Les couleurs, le coup de crayon, les perspectives des dessins ne font que renforcer ce sentiment de vide, de minuscule parmi le géant, de néant au milieu d’un tout. Véritable bande dessinée, les dessins ont un réel enjeu. Ils portent un message au même titre que les actions et paroles des personnages. Parmi ce décor particulier, nos personnages … minuscules, en pointillés …
La Belle mort est une incroyable découverte pour moi, et une franche réussite pour son créateur Mathieu Bablet. Sincèrement, cette copieuse bande dessinée – 140 pages – mérite le coup d’œil …
Gros énorme plus pour le cahier graphique final ! WAHOO !