Si je vivais dans un pays où les lois étaient appliquées, où les jugements rendus étaient justes et où les délinquants étaient punis, la décision de condamner Anne-Sophie Leclère à 9 mois de prison fermes et 50 000 euros d'amende pour avoir comparé Christiane Taubira à une guenon pourrait ne pas me choquer.
Mais ce n'est pas du tout le cas. Le Parisien Libéré (dont je ne partage toutefois pas les conclusions sur le droit d'exprimer des pensées racistes publiquement) dresse une liste bien loin d'être exhaustive de crimes récents autrement plus graves demeurés impunis.
Taubira n'a de cesse que de faire l'éloge du laxisme et des délinquants (des victimes, voyons) avec ses copains du Syndicat de la Magistrature (une officine gauchiste). Voilà quelqu'un qui assure vouloir vider les prisons mais qui se réjouit d'un jugement qui outrepasse largement les réquisitions.
Voilà quelqu'un qui abuse de sa position et de la localisation géographique du tribunal (à Cayenne) pour faire condamner très lourdement son adversaire (une personne certes peu recommandable, toutefois !). L'association guyanaise qui a porté plainte contre la candidate FN n'est autre que le parti indépendantiste guyanais dont Taubira est la fondatrice.
D'un côté, j'ai envie de penser que c'est bien fait pour le FN et ses séides, mais de l'autre je pense à tous les délinquants qui se pavanent et menacent leurs victimes avec la bénédiction des laxistes, et j'enrage. Quand je songe à la mansuétude dont bénéficient les pseudo-pro-palestiniens qui trouvent dans les récents événements en Israël l'occasion de hurler leur haine du Juif, je vois bien qu'il y a deux poids et deux mesures. On peut incendier sans risque une synagogue et hurler mort aux Juifs, en France, mais on doit bien se garder de se montrer insultant avec une ministre en raison de ses origines. Flonflons comme l'écrit Noix Vomique.
Une chose est absolument certaine : bien loin de faire reculer le racisme et le FN en France, ce jugement va leur donner des ailes. Une justice d'exception, en somme, c'est Philippe Bilger qui l'écrit, et bien à raison.