Après deux jours d’attente, me voilà de retour un « Suivez la guide ». Et aujourd’hui, j’ai pris de la hauteur dans un des plus beaux endroits de l’Abbaye aux Dames. Un lieu qui offre certainement le plus beau panorama de Saintes j’ai nommé… le clocher de l’Abbaye aux Dames !
Pour en
trer en ce lieu, il faut des billets spéciaux ou un badge. Une fois acquis, je monte au troisième étage, repère la petite porte en bois au fond de la pièce, scanne le ticket et entre enfin.La porte se referme discrètement, j’avance de quelques pas et je découvre la charpente de l’abbaye. Cette fois-ci, il ne s’agit plus du troisième étage, où l’on passe aisément sous les poutres. Ces dernières, ici, sont très basses. Lorsque je vois le sol, je comprends l’interdiction de s’y aventurer. Il s’effondrerait peut-être sous notre poids ! La chaleur est étouffante, je ne m’attarde pas. Je continue l’ascension de l’escalier et débouche enfin à l’extérieur. En tournant à droite, je me dirige vers une tourelle, finement bâtie, coiffée d’un petit dôme. Elle est située dans l’angle du chevet de l’église et du bras droit du transept, et elle abrite un escalier à vis qui, à l’origine, permettait l’accès au clocher.
En me retournant, j’admire un magnifique vue du clocher. En me penchant, je découvre un pigeon mort… Un instant de détente et “de légèreté”, je le photographie et surnomme le défunt Jean-Bernard.
Je rejoins le clocher en admirant au passage une vue déjà magnifique de Saintes… avec la particularité de regrouper dans une même image la cathédrale St-Pierre, la basilique St-Eutrope et la croix qui surplombe le portail de l’abbatiale.J’entre enfin dans le clocher, en passant par l’étroite porte encadrée par des colonnes surplombées de magnifiques chapiteaux. Je suis surprise, au départ, par son état d’insalubrité. Les fientes de pigeon, les fils qui pendent et les grosses machines semblent avoir détruit tout son art… Cependant, les détails sont si magnifiques, que je ne regrette en rien mon choix de sujet de visite ! De style roman, le clocher est d’un rare équilibre architectural. Situé au dessus de la croisée du transept et de la nef de l’abbatiale, il est contemporain au niveau inférieur de la façade. Sa construction est achevée au début du 12ème siècle. Une base et un premier étage carrés et le dôme conique… c’est une structure relativement simple. Contrairement aux chapiteaux, qui, eux, sont, outre les pommes de pin et feuilles d’acanthe animaux…, décorés d’histoires comme celles des forces contre le mal, la mort, la résurrection…
Enfin, je retourne dans le premier couloir et me dirige vers une petite salle carrée où sont exposés
d’anciens chapiteaux de colonnes . J’aperçois un escalier en colimaçon. Je m’y aventure et bientôt, découvre une salle, avec des ouvertures qui donnent sur l’église abbatiale, la nef et le bras droit du transept. Et là, j’ai de la chance car nous sommes en pleine répétition de l’excellent orchestre des Champs-Elysées. Je me laisse bercer quelques instants par les mélodies parfaites, mais soudain je pense à mes devoirs de journaliste, une photo et je repars, le panorama et les mélodies encore dans la tête.Margot Douteau