Une semaine, un disque I Miossec – Ici-bas, ici même

Publié le 16 juillet 2014 par Generationnelles @generationnelle

Il ne boit pas la tasse mais il se jette à l’eau! Les jeux de mots fusent à la vision de la pochette du dernier album de Miossec. Pourtant « Ici-Bas, Ici même » n’est pas un délire ni une natation synchronisée mais une mise à nu pudique et émouvante. 

Miossec c’est un peu le Houellebecq de la musique : un artiste total et terriblement sensible qui a l’air un peu timide à la télé. Le breton pure souche a peut-être du mal sous les projecteurs mais c’est avec les mots et les mélodies qu’il excelle pour preuve ses chansons 100% chansons françaises Non, Non, Non (je ne suis plus saoul), la Fidélité, la Facture d’électricité, son triptyque du masculin : Boire, Baiser, Brûle et de l’admiration de la pop française comme l’a montré Nolwenn Leroy.

Avec Ici-Bas, Ici même, on est loin de Bretonne même si Samedi soir au Vauban sonne comme le YMCA de Brest. C’est plutôt le calme plat, la pure chanson française avec une bonne dose de mélancolie.
J’en entends certaines ! » Oui la chanson française, on connaît des bobos parigots qui font rimer « France Inter » et « les verts » en racontant leurs soirées pizza« . Et ben justement non, car Miossec était là avant tout le monde. Et plutôt que de parler des trajets en Monospace, il explore les profondeurs torturées et l’espèce humaine et avant tout la sienne.
Alors oui, ça ne sent pas forcément la Fête au Village ni les Sardines mais cet album est un condensé de poésie et de chagrin. Tout débute avec le single, en forme de valse désespérée et optimiste à la fois On vient à peine de commencer au clip quelque peu maritime.

Et ça continue avec Le Coeur si mignon et sa métaphore de l’organe phare, le trop célibataire Qui nous aime sorte de Bénabar de luxe ou Ce qui nous atteint que Miossec lui -même décrit comme « une chanson politique super planquée ».
Oulà, il faut donc aussi faire attention au sous texte. C’est même là où ça devient bien plus intéressant. Dans Nos Morts – bonjour l’ambiance- ou répondez par oui ou par non, il y a bien plus qu’un message de regrets ou un conseil de parents. Mais un genre de phrase révélatrice qui donne un gros coup dans la tête! Mais plus que les presque amusants A l’attaque! ou Le Plaisir, Les Poissons, l’heure est presque à la prosternation avec Bête comme j’étais avant. Ce mea culpa du mal , totalement nostalgique du passé sent le culte.Bon le texte est de Stephan Eicher et la production d’Albin de la Simone, ça aide aussi.

Bref,  c’est un bon album, le mot est encore trop faible! Si on l’écoute? Oui, mais pas forcément tout le temps.  Pour refroidir les chaudes journées d’été ou se lover en soirée à la rentrée!