Magazine Cinéma

L'âge de l'extinction

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] TRANSFORMERS : L’ÂGE DE L’EXTINCTION

Titre original : Transformers : Age Of Extinction

Note:

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Origine : États-Unis
Réalisateur : Michael Bay
Distribution : Mark Wahlberg, Nicola Peltz, Kelsey Grammer, Stanley Tucci, Jack Reynor, Titus Welliver, Sophia Myles, Bingbing Li, T.J. Miller…
Genre : Fantastique/Science-Fiction/Action/Suite/Saga/Adaptation
Date de sortie : 16 juillet 2014

Le Pitch :
Quatre années se sont écoulées depuis la destructrice bataille opposant les Autobots et les Decepticons au cœur de Chicago. Un conflit qui a poussé les humains à se méfier des Transformers, quel que soit leur camps. Pourchassés, ils sont désormais utilisés à leur insu afin de mettre au point de nouvelles technologies d’armements révolutionnaires. Optimus Prime vit pour sa part caché, à l’instar d’une poignée d’Autobots. Un beau jour cependant, Cade Yeager, un père de famille célibataire, tombe par hasard sur le leader des Autobots, et décide de lui prêter main forte. Dès lors, il se retrouve, un peu malgré lui, avec sa fille et le petit ami de cette dernière, au centre d’une guerre aux enjeux primordiaux pour l’espèce humaine…

La Critique :
Le premier volet de la saga Transformers a marqué une étape importante dans la carrière de Michael Bay. C’est en effet précisément à ce moment là, que le réalisateur s’est vraiment lâché. Le sujet -des robots géants qui se mettent joyeusement sur la tronche- étant propice à une orgie visuelle, Bay a tenu a y mettre les formes et à virer illico tous les filtres qui pouvaient rentrer en conflit avec sa vision de la chose. Dès lors, ce fut l’escalade. Un film, deux films, trois films et boum, Bay déboule avec un petit thriller au budget riquiqui portant sur un trio de bodybuilders à la ramasse bien décidé à vivre à fond le rêve américain. No Pain No Gain fait un bien fou à ceux qui ont subit les déflagrations vides de sens des gros robots, et prouve à quel point Bay peut mettre tout le monde d’accord quand il s’en donne un peu la peine. Sans effets-spéciaux trop voyants, sans trop d’argent pour donner corps à ses fantasmes de grand gamin, et avec une vraie histoire, Bay est redevenu un metteur en scène. Un type qui a pris le temps de diriger ses acteurs, de peaufiner son scénario et d’habiller le tout avec style et fougue.
Le hic, c’est que visiblement , No Pain No Gain n’était qu’une pause. Une récréation insouciante qui lui permit de se réconcilier avec les critiques et certains de ses fans, et au passage d’embaucher Mark Wahlberg pour ce qui allait être le nouveau gros morceaux d’une carrière désormais largement consacrée à la destruction massive bête et sauvage, à savoir le quatrième volet de la saga Transformers !

Retour chez les Autobots ! Exit Shia LaBeouf et tout le casting « humain » des trois précédents volets, et bienvenue à la nouvelle garde pour une pseudo remise à zéro plus opportuniste qu’autre chose. Pour se faire, Bay a choisi de grandir. Ou tout du moins, de faire grandir son héros. Celui-ci n’est plus un jeune adulte insouciant, mais un père de famille acculé par les dettes. Un inventeur viril et loufoque, qui rappelle à la fois le Will Smith des Bad Boys et le paternel dans Gremlins. À ses côtés, pour faire bonne mesure, Bay a tenu à conserver une certaine jeunesse, et a rallié à sa cause, la bombe atomique Nicola Peltz, découverte l’année dernière dans la série Bates Motel. Elle interprète la fille de Wahlberg et peut aussi compter sur son copain pilote de rallye. Le tableau est donc complet : un papa quand même assez jeune, une nana super sexy et un jeune crétin fou du volant. Un trio auquel s’ajoutent des méchants, des gentils qui s’ignorent, des chercheurs obèses, une femme faire-valoir, et toute la batterie de robots, dont les héros de la franchise, Optimus Prime et Bumblebee, seuls rescapés de l’opération de nettoyage massif de Michael Bay (avec le petit machin insupportable avec les cheveux bleus).
À priori, Transformers fait peau neuve. À priori seulement car au fond, c’est la même salade. Que le héros soit père et non post-ado ne change pas grand chose. Certes Mark Wahlberg apporte un supplément de charisme et de crédibilité dans l’action pure, mais c’est tout. Un constat qui s’explique par la transparence totale de personnages accessoires, en forme de clichés sur pattes. Les humains n’intéressent pas Bay et ça se voit. Tout particulièrement quand il décide de sacrifier un second rôle sans que cela ne déclenche une quelconque émotion.

Au final, tout se résume à une recette bien connue : les gentils robots se frittent avec les méchants robots. Peu importe que certains humains soient pour les méchants. Peu importe que dans cet épisode, les Transformers soient persona non grata sur Terre. À l’écran, le scénario squelettique d’Ehren Kruger donne lieu à une succession d’affrontements amenés à se terminer en fanfare lors d’un bouquet final orgiaque, bordélique et surtout épuisant.
Derrière la caméra, Bay s’amuse comme un fou. Remplie à la ras la gueule de lens flare et de ralentis aussi prétentieux que vains, sa mise en scène ne repose que sur des automatismes lassants. Même si, pour une fois, les combats sont plus lisibles qu’avant, le montage et la frénésie emportent tout sur leur passage et réduisent Transformers 4 à un gros bordel difforme. Peu importe au final si certains plans brillent par une sophistication appréciable quand l’instant d’après, Bay revient à ce qu’il sait faire de mieux : en mettre plein la vue comme un gros bourrin incontrôlable.
Quand on rajoute à ce ragoût indigeste des effets-spéciaux parfois scandaleusement hasardeux, la coupe est pleine et la connerie abyssale d’un récit en roue libre de trouver un échos des plus embarrassants.

Car oui, Transformers : L’Âge de l’Extinction est un film vraiment crétin. Des sommets sont atteints. Que ce soit dans les répliques (surtout celles des robots), ou plus globalement, dans le déroulement des événements. La logique n’a pas trop sa place. Le bon goût non plus. On enfonce des portes ouvertes à la chaîne et tout est d’un prévisible assommant. Surtout quand on doit se farcir 2h40 de film ! Une durée tragiquement excessive pour un métrage à l’ambition aussi anémique que celui-là.

Fausse remise à zéro des compteurs, Transformers 4 n’est pas une bonne surprise. À vrai dire, il est complètement conforme aux prévisions les plus pessimistes. Oui, certes, tout n’est pas toujours mauvais. Quoi qu’il en soit, Bay reste doué pour faire exploser des trucs. Mark Wahlberg est là est quand on l’apprécie, c’est appréciable. Nicola Peltz est ultra canon et joue plutôt bien, compte tenu du manque d’épaisseur de son personnage. Parfois, on rit même à une vanne beauf ou deux et certains passages dénotent d’une tonalité plus sombre et plus violente.
Mais franchement, c’est loin de suffire. Surtout quand on se base sur les promesses énoncées par le réalisateur (oubliez le « Les règles ont changé » de l’affiche française, c’est du flan). Des promesses faciles qui débouchent sur un film de feignasse. Un truc sans âme, ringard avant l’heure, et tout spécialement depuis que Pacific Rim a rappelé à quoi devait ressembler un film du genre.
Un peu comme ces Dinobots attendus au tournant, qui ne montrent que le bout de leur nez robotique qu’à une petite demi-heure de la fin. Eux aussi sont décevants. Ils déboulent comme un cheveu sur la soupe et complètent un patchwork assez hideux, qui voit un robot samouraï côtoyer un gros soldat bourrin et tout un tas de voitures tunées. Avec ses références absolument pas digérées, son orgueil putassier, ses placements de produits vulgaires et son je-m’en-foutisme flagrant, Transformers 4 est en soi l’incarnation suprême du blockbuster carnassier désincarné. Chapeau l’artiste !

@ Gilles Rolland

Transformers 4 Mark Wahlberg [Critique] TRANSFORMERS : LÂGE DE LEXTINCTION
Crédits photos : Paramount Pictures France


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