L’occasion de revenir sur une franchise qui aura marquée son époque, tant dans les louanges qu’elle suscita que dans les railleries qu’elle provoqua.
"Like an army with galloping horses, the 300 Blu-ray enters in the city". This could have been the beginning of a lullaby sung by a troubadour announcing the expected launch of the week, the ultimate Blu-ray, DVD and 3D Blu-ray edition, for your eyes only Ladies, of 300 Rise of an empire. An occcasion to come back to a brand that marked its era in a good way, as well as in a bad one. More in English >> (Translation in progress, come bubble later)
Il est de ces nouvelles dans le cinéma qui ne peuvent laisser indifférent. L'annonce d'une suite à 300 pouvait au choix susciter deux réactions dans l'esprit des cinéphiles accrocs à la culture populaire.
D'un coté la joie, car non content de savoir qu'on en aura pour son argent en assistant à un spectacle digne d'être vu sur grand écran, un nouvel opus adapté du comic de Frank Miller est la promesse pour tous les kékés de raviver les fantasmes liés au premier volet.
Bien que ce sont les Athéniens qui cette fois prennent le relais des guerriers spartiates dans leur lutte contre l’envahisseur perse, qui décidément ne se contentait pas de peu dans son projet de conquête mondiale; le spectateur, en terrain parfaitement connu sait qu'il aura l'occasion de s’abreuver pendant 1h30 de combats spectaculaires exécutés par des bodybuildés imberbes, de plans filmés comme une pub chicorée, de discours guerriers enflammés et de créatures féminines légèrement vêtues.
Ou alors la consternation, quand on sait que 300 premier du nom ne volait déjà pas bien haut de par sa bêtise ambiante, il fut surtout l'occasion pour un réalisateur bas de plafond nommé Zack Snyder d'effectuer le copier/coller le plus honteux de l'histoire du cinéma (après le Sin City de Rodriguez quand même) qui aussi hallucinant que ça ne paraisse, lui servira de blanc-seing pour aller quelques années plus tard violer à sec et sans vaseline l'adaptation de Watchmen, le chef d’œuvre d'Alan Moore.
Le premier 300 étant loin de faire l'unanimité, il était évident qu'une suite ne pouvait que laisser pantois sur sa réelle raison d’être (mercantile ?) et créerait les mêmes clivages liés au premier volet dans la communauté de fans désireux de retrouver leurs guerriers en slibard.
Et si l'expression "avoir le cul entre deux chaises" pourrait facilement s'incarner dans 300 : Naissance d'un Empire, force est de constater que le rejet immédiat de certains spectateurs avant la séance n'aura été finalement que très peu justifié.
Bien qu'il ne fallait pas s'attendre à ce que le réalisateur Noam Murro ne redonne du souffle à une franchise ne fonctionnant que sur les passages attendus par le spectateur et évoqués ci-dessus (Murro a lui même avoué avoir été obligé reprendre le style du précédent volet), le bougre a quand même pris le soin de corriger toutes les erreurs qu'avaient commises le "visionnaire" Snyder, pour notre plus grand plaisir.
Cette suite bénéficiant des avancées de la technologie, la direction artistique y est mieux travaillée (les plans d’Athènes sont magnifiques), les combats sont beaucoup plus fluides et ont moins recours aux ralentis/accélérés du premier opus (une torture pour les yeux), et ENFIN une musique digne du péplum qu'on est censé nous vendre depuis le début, à contrario de la techno-parade mixée par DJ Zack sept ans auparavant (ça ne nous rajeunit pas !!).
Le reste n'est que littérature, évidemment Murro n'est pas le nouveau John Milius, il ne nous livrera jamais une réflexion introspective sur la condition humaine du guerrier athénien et les historiens pourront toujours se gausser de l’apparence de Xerxès, le tyran le plus bling-bling de l'Histoire. Mais 300 est un vrai spectacle immersif au sens noble du terme, divertissant au possible et que lui demande-t-on d’autre que de ne pas mentir sur ses velléités artistiques.
On va voir 300 comme on irait dans un parc d'attraction, pour en prendre plein les yeux et de ce point de vue, le pari est largement réussi.
Plaisir coupable ? Certes, mais doit-il être dénigré pour autant par les mêmes cyniques bobos ne jugeant le cinéma qu'à l'aune du dernier film cannois, ou par ces dames qui se délectent de se retrouver entre elles devant le dernier Cameron Diaz ?
Bien sûr que non, aux chiottes la sensibilité !!! Il faut assumer et être fiers d'aller retrouver ces joyeux drilles en slibard comme une bande de potes que l’on aurait pas vue depuis longtemps !! Même s'il faut reconnaître que l'ancienne bande avait plus de gueule que cette dernière : un scénario brinquebalant ne sachant pas vraiment s'il doit se focaliser sur les Athéniens, les Perses ou les Spartiates toujours présents en filigrane dans le récit (il faut bien justifier le titre 300 ) ; des scènes de combat principalement aquatiques atténuant quelque peu le spectaculaire, surtout quand on reprend quasi trait pour trait une scène majeure de la saison 2 de Game of thrones (ça tombe bien on a Cersei qui vient tâter de l'épée) ; et que dire du casting, véritable point noir sur un visage pourtant lumineux.
Si Sullivan Stapleton parvient à donner le change en chef des grecs (même si on sent qu'il en bave quand il doit pousser de la voix), aucun des autres soldats n'a hélas suffisamment de consistance pour rivaliser avec Butler ou Fassbender. Même l'excellent Jack O'Connell paraît bien lisse quand on se remémore ses prestations dans Eden Lake ou Les poings contre les murs.
Eva Green quant à elle peine à faire exister son personnage, la pauvre semblant convaincue qu'il faille froncer les sourcils le plus bas possible pour avoir l'air très très méchante. On a finalement de la peine à la voir réduite à se mettre à poil comme le font la plupart des actrices qui peinent à redonner un souffle à leurs carrières. Ça en excitera un ou deux c'est déjà ça..
S'il fut un temps où les films dit "de mecs" allaient plutôt lorgner du coté de Peckinpah, Carpenter ou Eastwood, derniers vestiges - pour ne citer qu’eux - d’un cinéma qui depuis s’est délité au fil des ans, ne boudons quand même pas notre plaisir devant ce 300-là qui, s'il sait titiller nos bas instincts masculins, sait aussi y faire pour que l'on passe un moment agréable.
N'étant plus vendu sur de fausses promesses, comme la quintessence d'un nouveau cinéma épique ou sur une « révolution » visuelle qui n’existerait pas, 300 : La Naissance d'un Empire se savoure et peut même se voir comme une bonne cure de jouvence, à l'heure où les héros Marvel, DC et consorts apparaissent de plus en plus comme de vieilles mégères émasculées nous rebattant les oreilles sans cesse avec leurs problèmes existentiels, comme si leurs attributs avaient été coupés pour être servis en repas dans le prochain Koh-Lanta.
Coté Blu-ray, les bonus s’avèrent aussi généreux que le film lui même, et bien que l’absence d’un réel making of digne de ce nom soit à déplorer, les aficionados pourront se consoler avec les traditionnelles pastilles concernant les effets spéciaux, les maquettes, l’entraînement de ces supers soldats et bien d’autres encore. Les possesseurs du DVD ne devront se contenter que de la partie concernant la bataille en mer. Mais le clou reste sans aucun doute les différentes interventions d’historiens permettant de nous resituer le contexte Historique entourant les batailles de Marathon, de Salamine, les divers personnages (Artemise et Gorgo notamment ). Un vrai trésor pour les férus d’Histoire qui en plus permet de conforter les derniers sceptiques dans leur idée que NON tous les guerriers ne se battaient pas en slip à l’époque.
AOUH AOUH AOUH !!!
TomR
En savoir plus :
- http://www.warnerbros.fr/300-la-naissance-d-un-empire.html (site officiel)
- http://fr.wikipedia.org/wiki/300_:_La_Naissance_d%27un_empire