Heureux ceux qui s'épanouissent en renonçant à la médiocrité, qui vainquent leur timidité pour donner le meilleur d'eux-même ! C'est là l'idée principale de Vous pouvez être ce que vous voulez être, un petit livre qui donne la pêche et invite à se surpasser pour être meilleur demain qu'on ne l'était hier.
"Celui qui ne se trompe jamais a peu de chances de réussir" Publicitaire ambitieux, provocateur et talentueux (avouez-le, que le sous-titre "Le livre le plus vendu au monde" vous a donné envie d'en savoir plus), Paul Arden (1940-2008) est avant tout un homme qui a cru en ses capacités et a toujours pris des risques pour devenir un grand. En tirant des leçons de sa propre expérience, il délivre, dans Vous pouvez être ce que vous voulez être, des conseils pratiques pour cesser de se rabaisser, avoir confiance en soi et viser ses rêves, car ils sont à portée de main.
Si la seconde partie de l'ouvrage est plutôt consacrée aux trucs de créatifs pour percer dans le milieu de la pub, la première est beaucoup plus générale et recèle des astuces précieuses sur l'attitude à adopter pour devenir quelqu'un d'exceptionnel. Et là, je dois dire que le ton un rien impertinent sur lequel l'auteur prodigue ses conseils m'a beaucoup, beaucoup plu. De l'éloge du risque aux avantages d'avoir tort, du partage des idées aux bienfaits du licenciement, oui, ouverture d'esprit et remise en question ont du bon. Mais ce que j'aime par-dessus tout dans ce petit livre, c'est que tous les conseils qui y sont distillés ne s'appliquent pas seulement au monde du travail, mais à tous les aspects de nos interactions avec nous-mêmes et avec autrui.
Parce que des exemples valent mieux qu'un long discours, voici une citation qui m'a particulièrement plu à la lecture :
On estime avoir raison parce qu'on se réfère à un savoir et à une expérience. On peut souvent le prouver.
Le savoir vient du passé. C'est donc une valeur sûre. Mais périmée. C'est le contraire de l'originalité.
Quant à l'expérience, elle se bâtit sur des solutions apportées à des situations et à des problèmes du passé. Comme les situations d'hier étaient probablement différentes de celles d'aujourd'hui, on est obligé d'adapter les solutions d'hier (et elles peuvent s'avérer inadéquates) aux nouveaux problèmes. Si vous avez de l'expérience, vous serez sûrement tenté de vous en servir.
C'est de la paresse.
L'expérience est le contraire de la créativité.
Si vous pouvez prouver que vous avez raison, c'est que vous êtes sclérosé. Vous n'évoluez pas avec votre époque ni avec les autres.
Avoir raison, c'est aussi être ennuyeux. Votre esprit est fermé. Vous n'êtes pas ouvert aux idées nouvelles.
Vous êtes emmuré dans vos certitudes ; c'est arrogant. L'arrogance est un outil précieux, mais seulement si on l'utilise avec parcimonie.
Pire encore : le fait d'avoir raison a un côté moralisateur. Quand on reconnaît ses torts, on semble faible ou faillible, et les gens qui ont raison détesteraient qu'on ne les croie pas infaillibles.
En résumé : on a tort d'avoir raison, car ceux qui ont raison sont des gens englués dans le passé, des gens ternes et suffisants, à l'esprit rigide. Il n'y a rien à en tirer. (p.54-55)
Un conseil : si vous avez été choqué(e) cette citation, vous risquez de ne pas aimer ce livre. En revanche, si ces mots vous parlent, foncez les yeux fermés !
Vous pouvez être ce que vous voulez être de Paul Arden, Phaidon, 2004, 127 pages