C'est désormais un fait avéré, François Hollande a échoué sur ce qui devait être la principale mission de son mandat : faire baisser fortement et durablement le chômage. Il a échoué mais il n'est aucunement question de changer de politique. Et comme les élections de 2017 se rapprochent, ilfaut trouver une parade, quelque chose qui puisse faire oublier un tant soit peu cet échec.
Ce quelque chose, ce sera donc la réforme territoriale. Comme si la suppression des départements ou la réduction du nombre de régions etait une priorité dans un pays en crise d'identité profonde. Mais bon, admettons. Il faudra faire une réforme territoriale. Sujet compliqué quand on sait que le découpage territorial en France est le fruit de l'histoire et quand on connait l'attachement des Français à un maillage qui n'a pas bougé depuis des décennies.
Face à un tel projet ambitieux, on pourrait penser qu'il ne peut y avoir qu'une seule méthode efficace pour que cela soit accepté par le plus grand nombre : la concertation et le débat. Cela demande du temps et de l'énergie.
Las ! Ce gouvernement a décidé de procéder autrement : sans méthode, sans concertation, et découpant la France en catimini par quelques fonctionnaires zélés dans un bureau de l'Elysée. Le résultat est donc évident : cela ne convient à personne. Mais plutot que de reprendre tout de zéro, ils marchandent entre députés socialistes. Ainsi, le Limousin s'est vu changer trois fois d'affectation et la fameuse région fourre-tout du Centre disparaît pour redevenir ce qu'elle est aujourd'hui.
Bref, tout cela est désastreux. L'image qui est renvoyée est celle d'un gouvernement d'amateurs qui ne sait pas où il va, et celle de politiques qui se partagent les bonnes places. Une fois de plus, François Hollande aura gâché une occasion de bien faire. Là où, en manoeuvrant habilment, il aurait pu rassurer et rassembler les Français, il a contribué une fois de plus à creuser le fossé entre eux et la politique.