Oraison du soir... Espoir
C'est effectivement ce que l'on peut pensé à l'écoute des informations de ce jour à 19 heures, où l'on apprend que les députés socialistes ont quitté leurs godillots pour faire une contre-proposition au gouvernement, suggérant d'agglomérer (enfin, cela devait finir par arriver un jour !) le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie.
Une idée pas si bête qu'elle en a l'air, dans l'air du temps, justement, depuis de nombreux siècles. Car l'héritage historique est lourd. Bien sûr nous fîmes partie, ensemble de la Gaule Belgique, puis de la province de Gaule Belgique, puis, au temps des Baudouin et des Arnoul, du comté de Flandre. On retrouve cette frontière de la somme au temps des ducs de Bourgogne (souvenez-vous de Charles le Téméraire emprisonnant Louis XI à Péronne) jusqu''à la conquête française de Louis XIII. Enfin, elle devient cette ligne que les armées allemandes ne doivent pas franchir en 1940 (mais qui pour eux ne sera pas plus large qu'un ruisseau) si l'on ne veut pas que la France soit vaincue. Plus récemment, il suffit d'écouter les radios régionales, pour partager ensemble les charmes du parc du Marquenterre, de l'abbaye de Valloires ou des rivages d'Ault et de Mers les Bains.
De même, il fut une époque où le rectorat, de Douai d'abord, puis de Lille à partir de 1887, couvrait les cinq départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l'Aisne et même des Ardennes. Et c'est pour cela que les Archives départementales du Nord conservent, sous la cote 2 T 1569, un document qui nous apprend qu'Arthur Rimbaud était, à son époque, le meilleur élève du collège de Charleville.
C'est l'été, il fait beau. Mais il n'y a pas à dire, cette réforme territoriale risque de faire passer à notre gouvernement une véritable Saison en Enfer !