Forte de ce constat, la jeune pousse RateSetter avait imaginé et mis en œuvre, dès son lancement en 2010, une solution simple et élégante pour rassurer les utilisateurs de son service : en complément des vérifications de solvabilité et de fiabilité de ses emprunteurs (réalisées par des moyens classiques), elle à institué une sorte de fonds de garantie – financé par les bénéficiaires, moyennant un léger surcoût de leur crédit – qui permet d'indemniser les prêteurs en cas de défaut ou d'incident de paiement.
Le système semble extrêmement efficace, puisque la startup se vante de n'avoir induit aucune perte depuis sa création. Tous les prêts ont toujours été remboursés intégralement. Et, au-delà de ce résultat « brut », il y a encore plus important : RateSetter est désormais la première plate-forme de prêts-emprunts P2P au Royaume-Uni, en volume mensuel, et elle connaît aussi la croissance la plus élevée. Les consommateurs apprécient visiblement la sécurité lorsque leur épargne est en jeu !
Qui sait alors quels sommets le service pourra atteindre maintenant qu'une agence de notation, FE, vient d'attribuer à RateSetter un classement qui positionne ses placements à un niveau de risque légèrement plus élevé que des avoirs en espèces, en considérant que la volatilité de leurs prix restera faible ! Avec leurs rendements actuels, compris entre 6 et 7% (contre 1 à 1,5% pour les comptes d'épargne dans les banques), ils cumulent donc tous les avantages pour séduire un public toujours plus large.
L'innovation dans la finance participative prend décidément bien des formes différentes ! Depuis le concept initial, consistant à faire appel aux internautes pour prêter de l'argent à ceux qui en ont besoin, jusqu'à cette mise en œuvre d'une technique (simple mais effective) de couverture des défaillances, en passant par les nouvelles approches d'évaluation des risques, les idées ne manquent pas pour élaborer une alternative fiable et solide aux produits traditionnels.
Cependant, plus qu'un élément de réassurance pour les consommateurs, la notation obtenue par RateSetter est avant tout une importante étape supplémentaire dans la reconnaissance de la légitimité du crédit P2P. En effet, cet instrument tout jeune conforte ainsi son statut officiel, déjà relativement solide en Angleterre, comme le démontre le récent apport de 10 millions de livres par la British Business Bank. On peut donc affirmer (encore une fois) que le modèle est là pour durer, qu'il ne peut que se développer et qu'il empiétera progressivement sur le territoire des banques qui n'évoluent pas…
Information sur la British Business Bank repérée grâce à Invex (merci !)