On nous avait pourtant prévenus et Hélène Décis-Lartigau l’avait annoncé toute la semaine. Le concert du 14 juillet à 19h30, une reprise du Déluge universel de Falvetti, serait l’événement du festival. Pourtant, la surprise était totale hier dans l’abbatiale. Retour sur une prestation qui restera longtemps gravée dans la mémoire des festivaliers.
Tout commence par une voix féminine survenue du fond de la nef, je sais tous les concerts que je couvre commencent comme ça, mais à ma décharge j’ignore en m’installe de quelle manière vont débuter les concerts. Puis, la magie débute.
Les scènes semblent presque irréelles tant elles sont inattendues. Quant au Chœur de chambre de Namur, il excelle, les voix sonnent parfaitement et renforcent les instants de drame ou d’allégresse. Les chanteurs deviennent comédiens. On croit au désespoir de la Nature humaine lorsque la Mort s’abat sur l’humanité. On croit à la colère de l’Acqua ou de la Giustizia Divina (la Justice Divine) lorsqu’elles décident de condamner l’Homme pour ses pêchés. Tout est à sa place.
Les musiciens, sous la baguette de l’excellent chef d’orchestre argentin, Leonardo García Alarcón, sont exceptionnels avec une mention spéciale pour le percussionniste Keyvan Chemirani. Falvetti a écrit une histoire qui passe tant par les instruments que par les voix et cela a été parfaitement interprété ce soir.
Le résultat est d’ailleurs là : un standing ovation à la fin du concert, un cd en rupture de stock 5 minutes après la fin de la performance, et un bis mémorable. En effet, ils n’ont pas rejoué un, mais trois morceaux, dont le fameux avec la Mort qui frappe dans son tambourin. Je ne sais pas vous, mais je n’avais jamais vu des gens taper dans leur main en rythme pendant un concert de musique classique, maintenant c’est fait.
Eléonore Terville