Printemps 1978. Giscard d'Estaing est président. L'Amoco Cadiz déverse son liquide noirâtre sur les côtes ouest de la France. Séraphin Cantarel, conservateur des monuments français, doit s'assurer que la baie du Mont Saint-Michel demeure pure et intacte pour son futur classement au patrimoine de l'Unesco et, dans la foulée, élaborer les opérations de restauration de la flèche du sanctuaire sur lequel veille le célèbre archange. Séraphin est ainsi malgré lui témoin d'une scène macabre - le corps d'un moine retrouvé mort sur la plage. Il consulte son ami, frère Emmanuel, qui avoue sa surprise car nul n'a été porté disparu parmi ses congénères ! Un autre crime viendra entacher le calme de « La Merveille », rendant grincheux l'inspecteur chargé de l'enquête. Séraphin, lui, ne cherche jamais à outrepasser ses fonctions pour revêtir un costume d'investigateur, au contraire c'est seulement selon ses rencontres et ses conversations qu'il puisera une déduction imparable, permettant à la police de boucler l'affaire. Ainsi, on l'accompagne longuement dans ses pérégrinations, avec sa ravissante épouse et son jeune assistant Théo, l'homme aime faire étalage de son érudition ou faire ripailles tout bonnement. Ce n'est jamais désagréable. Au contraire, on apprécie le charme ambiant, c'est gourmand, gourmet, intellectuel et littéraire. Certes, on est loin du très classique roman policier avec ses modes et ses recettes, c'est plutôt une plongée pleine d'esprit et débordante de culture, plantée dans un décor - encore une fois - fabuleux et enchanteur ! Pas de lecture échevelée, mais un rendez-vous apaisant et agréable.
10/18 ♦ coll. Grands Détectives ♦ décembre 2013