Qui a dit que les contes de fées ne s’adressaient qu’aux enfants ? Un loup déguisé en grand mère, une citrouille se transformant en carrosse ou encore une grenouille qui épouse une princesse : « parvenu à l’âge adulte, aucun n’oserait se moquer de ces histoires pourtant bien étranges, à moins d’avoir abdiqué à ses rêves, à moins d’avoir renié son âme » assure Jacqueline Kelen dans son ouvrage Une robe de la couleur du temps.
Faisant tantôt rêver, sourire et même fantasmer, ces récits réveillent en chacun une spiritualité endormie, rappelant l’existence d’un monde supérieur au-delà de l’enveloppe terrestre, qui nous réduit bien souvent à un vilain Petit Canard ou un Petit Poucet. «Tire la chevillette et la bobinette cherra ». Comme une invitation à prendre le large à la manière des héros féériques, la magie de ces contes ne tient pas seulement aux histoires merveilleuses qu’ils racontent, mais à une sagesse intemporelle capable d’apaiser le coeur à elle seule. Naïveté mise à part. « Au fond de soi, chacun se sent prince ou princesse, fait pour vivre entouré de beauté, dans un univers de joie et destiné à un amour extraordinaire. Tel est le climat propre à l’esprit : immensément libre, lumineux et joyeux. » À la fois thérapeutiques et délicieusement régressives, ces fables se font le guide de tout cygne en devenir, aspirant à trouver la grandeur de sa véritable destinée. À lire et relire, pour éblouir le quotidien en prenant soin de son âme.