The Leftovers // Saison 1. Episode 3. Two Boats and a Helicopter.
On le tient ! Voici donc l’épisode que tous ceux qui ont pu commencer The Leftovers attendait, un épisode au climat tendu mais aussi aimanté. On ne peut quitter l’oeil de l’écran
alors que l’histoire que l’on nous raconter est à la fois bouleversante, terrible, tout ce que l’on veut mais jamais vraiment heureuse. Ce nouvel épisode se concentre donc sur Matthew Jamison
(incarné par un Christopher Eccleston - Doctor Who, Fortitude -) bouleversant. J’aime bien le fait qu’il soit un homme d’église, pavé au fond de
lui d’intentions plus que louables mais qui ne parvient malheureusement pas à amener les foules à le suivre. La foi a semble t-il disparu chez ces gens qui ont perdu des proches il y a trois ans
sans raison apparente. Je trouve que cela fonctionne terriblement bien, surtout que l’on ne s’attend pas vraiment à ce que l’univers de The Leftovers évolue de la sorte dans un
épisode aussi électrisant, mettant de côté plus ou moins tout le reste juste pour se concentrer sur un personnage qui incarnait auparavant la foi de cette ville. C’était au fond lui qui donnait
chaque semaine les bons mots et maintenant le révérend est plus ou moins lynché par certains (ce moment où il se fait tabasser par un homme surgissant dans son église comme un ours enragé).
J’aime bien le fait que la série cherche à creuser ce personnage de façon aussi symbolique. Car la manière dont il est traité par le scénario est finalement assez logique et surtout
bouleversante. Il tente de justifier ce qui lui est arrivé, et ce qui est arrivé à tout le monde, en pensant qu’il y a un comment et un pourquoi à tout ça. C’est même le sujet de ses sermons et
la série parvient à mettre le tout en lumière de façon très sincère. On croit en la peine de Matthew mais aussi en sa volonté, au fond de lui, qui est celle de plus ou moins changer les choses.
Dans le pilote de The Leftovers on découvrait que la religion n’était pas épargnée par ces disparitions puisqu’il y a trois ans, le Pape a lui aussi disparu. C’est bel et bien
une symbole d’une religion en perdition totale. Ce que tente alors Matthew de justifier là dedans est très étrange mais la série joue la carte de la subtilité. Le récit ne cherche donc pas à nous
bombarder de tout un tas de choses à droite et à gauche. En se concentrant uniquement sur le point de vue de Matthew, on parvient donc à voir les choses qui nous entoure différemment. Les
flashbacks que Matthew va avoir à la fin de l’épisode sont presque des symboles de tout ce que cet homme a pu faire apparemment de mal et notamment cette histoire d’adultère. Je me demande s’il a
trompé sa femme avec Laurie Garvey ou bien s’il a simplement pensé à le faire.
Car c’est plus ou moins ce que l’on ressent dans ce chaos. The Leftovers parvient par la suite à mettre en scène l’espoir de Matthew qui va enfin pouvoir sauver tout le monde sauf que ce n’est finalement pas vraiment le cas. La réponse est bien différente, beaucoup plus complexe que ça. Nous seulement il va se retrouver dans le coma pendant trois jours mais en plus de ça il va perdre son église au profit de cette étrange secte de gens en blanc. La fin de l’épisode et le regard noir de Matthew laisse forcément espérer une suite des plus machiavélique. De toute façon, je vois mal comment Matthew pourrait s’en sortir. Bien au contraire. Mais il y a aussi le regard en retour, presque pervers de cette femme la clope au bec. J’ai comme l’impression que cette sorte de secte cache quelque chose de bien plus grand que l’on ne pourrait le penser. Je dois même vous avouer que le mystère de cette secte et de son but est bien plus intriguant et intéressant que le pourquoi de la disparition qui, au fond, n’a pas besoin d’explication. Le parallèle très biblique qu’il y a dans cet épisode avec le personnage de Matthew permet forcément de se demander où est-ce que tout cela nous emmène, quel est le but final de The Leftovers mais les questions sont bien posées et la série s’en sert très bien. Par ailleurs, encore une fois, chapeau bas pour la bande son. Retrouver « Take Me to Church » de Hozier à la fin de l’épisode était une fin parfaite.
Note : 10/10. En bref, brillant.