Aujourd’hui, après trois jours de bain musical à l’Abbaye aux Dames, me voilà à nouveau plongé dans la trivialité du monde réel. Car aujourd’hui, c’est le 14 juillet. Et figurez-vous que le 14 juillet, à Saintes, il y a un défilé. Certes, ce n’est pas le sujet premier de ce blog, mais il ne faudrait pas en oublier pour autant qu’autour de la cité musicale, il y a la cité tout court. Une ville entière ne vit pas uniquement au rythme des cantates, des motets et autres symphonies du festival.
C’est donc sur les coups de 11 heures, ce lundi matin, que je me suis lancé dans la foule en guettant chaque signe pouvant m’indiquer le parcours du défilé, que j’ignorais parfaitement ; vous constaterez la préparation méthodique en amont de ce reportage… Heureusement pour moi, des dizaines de danseurs folkloriques accompagnés de tambours et autres percussions, ça ne passe pas tout-à-fait inaperçu. Me guidant surtout à l’oreille, je finis par atterrir aux alentours du pont Bernard Palissy.
C’est alors que j’aperçois une forêt de bambou au milieu du pont ; et en plus d’être étrangement située, voilà que celle-ci se met à bouger, la bougresse ! Mais non, nous ne sommes pas dans l’acte final de Macbeth (décidément, l’Écosse me tient à cœur) : c’est simplement le Anji Handicapped Art Troupe qui a décidé de prouver que la Chine aimait faire les choses en grand…
Puis viennent les motards… Dans le but d’éviter un conflit si d’aventures des amateurs de grosses bécanes venaient à poser les yeux sur cet article, je me contenterai de ne pas donner mon opinion profonde sur ce hobby…
Le même Pascal m’apprend alors que le passage du maire marque la fin du défilé. Je remonte alors tout le parcours pour arriver à l’office de tourisme, où se sont regroupées toutes les troupes folkloriques, dont certaines que je n’avais pas encore vu : des Bretons bretonnant, leurs chapeaux ronds vissés sur la tête, et des Alsaciennes toutes en coiffes. Mais il est bientôt treize heures, le devoir m’appelle sous la forme d’un message de ma collègue Éléonore : « T’es où ??? ».
Eh oui, le concert d’Hidalgo va bientôt commencer et je suis chargé de le couvrir. Je reprends le chemin de l’abbaye, laissant derrière moi le brouhaha de la fête populaire pour rejoindre la musicalité de l’art lyrique et le silence d’un public attentif.
Mahel Nguimbi