Max | Présence
Publié le 14 juillet 2014 par Aragon
Je n'ai pas vu ton sang sourdre de tes blessures d'enfant
genoux écorchés à la route de cailloux
Je n'ai pas vu l'instant de tes rêves apeurés
pas vu les gestes pour les attraper
Je n'ai pas senti ton coeur happé par la pluie des silences
couvrant ton enfance d'un linceul pâle
Je n'ai pas couru vers toi pour te dire
d'aimer la vie si petit
Je n'ai pas touché tes cils pour un voeu bénéfique
pas effleuré tes mains aux doigts tremblants
Je n'étais pas là à l'enfance pas là à l'homme blessé
pas là à l'homme censuré
Mais je te puise comme une eau caressante
baignant mon champ de coquelicots
et tout ce que je porte en moi
face à l'enfant, face à l'homme d'hier
pèse plus doux, pèse plus fort que tout,
pèse plus fort que toi, pèse plus fort que moi
Lucy Kanraj (poétesse d'expression française)
"La Valse" Camille Claudel / bronze 1905