Allez, un petit jeu. Prenons les mots faste, majesté, prestance, et plaçons-les très vite en correspondance avec un immense compositeur : Haendel, évidemment nous vient à l’esprit.
Et nous voici tout de suite sous l’emprise automatique d’images de fontaines somptueuses et de feux d’artifices évidemment royaux ! Nous adorons. Mais parfois, tout cela brille tellement que nos sens, aussi bien l’ouïe que la vue — car la musique est aussi un art qui « se voit » — peuvent parfois s’émousser devant tant d’éclat.
C’est ici, pour réussir à stimuler de nouveau notre écoute, raviver et affiner notre curiosité et notre perception musicale, qu’intervient en toute subtilité Ebálides, le bel ensemble qui réunit autour de l’organiste et claveciniste Elena Doncel un groupe de musiciens issus des meilleures écoles européennes de musique ancienne.
Ce moment de grâce s'est produit à Nantua samedi 12 juillet dans l’abbatiale pavoisée d’inhabituelles lumières propices aux histoires (la musique raconte plus encore que les mots) partagées avec le public par Amandine Solano, violon, Constance Chmiel, flûte à bec et traverso, Pablo Garrido, violoncelle baroque, et Florence Grasset, chant, autour d'Elena Doncel.
La statue du compositeur s’est alors animée sous les voûtes pour nous envoyer son salut, à nous, mélomanes heureux de nous souvenir, grâce à Ebálides, que dans la profusion de ses grandes œuvres, Georg Friedrich Haendel était aussi un orfèvre de la forme brève.
Christian Cottet-Emard