Portraits croisés. Episode 4

Quatrième jour du Festival de Saintes. Margot s’est promenée et a recueilli les premiers témoignages et les souvenirs des festivaliers, de l’équipe et des bénévoles dans les allées de l’abbaye. Rencontres.

Aujourd’hui, c’est à nouveau sur moi que tombe l’article des « portraits croisés ». Pourtant, je ne m’en plains pas ! J’aime réaliser ces recherches de personnes, discuter avec elles… C’est simple, mais ça amène de nouvelles rencontres… que j’adore.

Je commence donc avec la joyeuse Ria, 35 ans. Elle vient d’Anvers, en Belgique. Entre deux éclats de rire, elle me confie qu’elle est venue applaudir son « amour de contrebassiste ». C’est sa première année au Festival de Saintes, mais elle adore : « c’est magnifique, dit-elle, le sourire aux lèvres. Il y a une très bonne atmosphère ! ».

Je quitte Ria le cœur joyeux, et rencontre bientôt Dominique, 57 ans. Venant de Rennes, elle est spectatrice pour la quatrième fois. Ce qu’elle aime au Festival ? « C’est sympathique, convivial, chaleureux, très accueillant… ». Les adjectifs ne manquent pas. « Pouvoir assister aux répétitions, elle adore. Et aussi, la semaine baignée dans la musique ! » conclut-elle avec un sourire.

Je me rends ensuite devant l’église abbatiale, à la recherche d’une autre personne pour répondre à mes questions. J’accoste Ariane, 57 ans. Elle aussi vient de Rennes. En discutant, je réalise que la similitude est un peu grosse pour n’être que coïncidence. Posant quelques questions de plus, elle me dit enfin « qu’(elle) accompagne Dominique ». Ce qu’elle aime « le plus dans le Festival, c’est de pouvoir assister aux répétitions ». Avec amusement, je remarque que Dominique m’a dit la même chose !

Admirant la façade de l’Abbatiale, je m’apprête à repartir lorsque Anne-Marie, qui vient d’écouter un groupe baroque répéter, sort de l’église. « C’est la première fois que je me rends au festival » me raconte cette francilienne. Comme tant d’autre elle m’explique qu’elle trouve « extraordinaire de pouvoir assister aux répétitions des artistes. J’adore la musique baroque, mais mon budget ne me permet pas d’assister à tous les concerts. Les répétitions ouvertes, c’est vraiment bien », conclut-elle.

Je rencontre ensuite Gilles, 66 ans. Il vient « de région Parisienne. Pas de Paris ! » insiste-t-il. Et je me garderais bien de le contredire. « Je suis bénévole, pour la deuxième année, continue-t-il. Et comme mon rôle est assez fatiguant, je ne travaille qu’un jour sur deux. La journée libre, je peux me rendre aux concerts ». Cependant, il me dit surtout « adorer vivre, en tant que bénévole, le Festival de Saintes… dans les coulisses ! ».

De retour sur l’esplanade, je repère Pierre, 34 ans. A Angers (49), il est chef de chœur. Mais au Festival, il vient « pour la première année. En tant que spectateur, pour applaudir mon amie ». Festival qu’il trouve « super et très varié ! ».

J’abrège notre entrevue car je viens d’apercevoir… Marjorie ! Et elle, je ne veux absolument pas la rater ! La jeune Bordelaise de 32 ans se prête au jeu sans broncher, tout en ne perdant pas de vue ses dossiers. « Je suis responsable des productions artistiques ». Je lui propose de résumer. En somme, elle gère les évènements musicaux de l’Abbaye. Déjà nettement plus compréhensible. « C’est mon 10ième festival, poursuit-elle. Ce que j’y aime ? Les imprévus ; trouver les solutions à ces imprévus… Et surtout la bonne humeur ! ».

Me dirigeant vers L’Abboutique, je rencontre ensuite Marie et sa stagiaire Marine. « Je suis responsable du mécénat, de la communication et des relations publiques » m’explique Marie d’une voix assurée.

Marine, plus timide, se présente en hésitant : « Je suis stagiaire, surtout sur la partie mécénat ». Pour cette dernière, Lyonnaise en stage 6 mois à Saintes, la Festival de Saintes est une première. C’est la troisième année pour Marie. « Au Festival de Saintes, j’aime surtout d’ambiance et la découvertes de nouvelles musiques… me confie Marine d’une voix plus assurée. Je ne suis pas du tout pro en matière de classique ! » « Moi, j’adore les échanges et la proximité entre artistes, ajoute Marie. La qualité de la musique, et aussi, la convivialité du Festival. »

Rentrant dans l’Abbatiale, je vois sur la scène un homme accordant ou réparant l’orgue. J’approche et patiemment, j’attends qu’il termine son travail. Enfin, il se relève et je peux lui poser mes questions. « Je m’appelle Herman, se présente-t-il avec un fort accent, j’ai 56 ans et je viens de Anvers, en Belgique. » Il continue : « Je joue de l’orgue avec le groupe espagnol ‘la Grande Chapelle’ de Madrid. ». C’est son 18ème Festival. « J’y aime la variété et l’originalité ! » conclut-il avec un sourire.

La suite demain…

Margot Douteau