La vie bascule chez les Harding. Cadence demande le divorce et Chloé, la cadette, est renvoyée de la fac.
J’ai adoré lire ce premier roman qui fait preuve d’une grande maîtrise narrative. Andrew Porter autopsie, dissèque et expose les failles de chacun des membres d’une famille américaine. Le dénuement devant les cassures familiales, la séparation des parents qui fragilise les enfants, qu’importe leur âge, le passage complexe à la vie d’adulte, la fin de l’insouciance, la nostalgie des jours enfuis. Entre les jours aborde avant tout la solitude des êtres et la recherche de sa place dans le monde.
L’écriture, subtile, est sans artifice et touche toujours juste. L’auteur apprivoise avec douceur le lecteur et gradue le suspense. Le lecteur vit l’expérience d’une immersion, fluide et en crescendo, dans les fissures d’un tableau de famille dépeint avec psychologie et sans complaisance. La vie est toujours réversible nous dit Andrew Porter et chacun se doit d’être honnête avec lui-même. Mais à quel prix ?
L’Olivier, 395 pages, 2014, traduit de l’anglais par France Camus-Pichon