Götze, le buteur.
L’Allemagne a mérité de remporter la coupe du monde de football. Les amateurs (et les autres) les amoureux de ce sport populaire s’il en est, verront dans la victoire de la Mannshaft le fruit d’une stratégie collective, d’une cohésion totale entre le banc et le terrain et l’art de manager de Joachim Loew. Durant l’ensemble des matches disputés par les Allemands, les qualités athlétiques et constructives ont donné des résultats positifs. Au cours de la finale contre les Argentins, ceux-ci attendaient tous de Messi qu’il compensât leur infériorité tactique. Trop de jeu dur, trop d’antijeu de l’équipe albicéleste, trop de laxisme de la part de l’arbitre italien qui, à deux reprises au moins, aurait dû sortir un carton rouge contre des arrières argentins. Et pourtant, l’équipe allemande est parvenue, malgré la fatigue et les prolongations et aussi les blessures de joueurs importants, à continuer d’attaquer le but défendu par Romero et à tenter le tout pour le tout. Schweinsteiger est le symbole même du joueur qui ne lâche rien, tout comme Boateng, dont les commentateurs ont peu cité le nom mais qui a joué un rôle essentiel pour endiguer les vagues argentines et maintenir la cage allemande inviolée. Comble de bonheur, c’est un jeune joueur remplaçant, entré à la 88e minute et chouchouté par Loew qui, d’une amortie de la poitrine et d’une reprise immédiate de volée, a marqué le but synonyme de victoire en finale de coupe du monde. Belle récompense pour Götze, un joueur maintenant adulé de l’autre côté du Rhin. Ce qui fait penser à l’équipe de France, également composée de jeunes joueurs. Cette équipe a montré de réelles qualités de groupe et elle a magnifiquement préparée l’euro de 2016 en France. Il ne fait pas de doute que l’équipe allemande, si elle continue sur sa lancée, sera un adversaire redoutable. La soirée d’hier nous a fait oublier les finales anciennes disputées aux tirs au but. Il aurait été indécent et injuste que l’Argentine gagne cette coupe du monde sur coups de pieds arrêtés. C’eût été la loterie et eu égard à l’épuisement des joueurs des deux équipes une sorte de pile ou face pitoyable. Hier soir, ce n’est pas seulement l’équipe allemande qui a gagné, c’est aussi le football.