En découvrant pour la première fois l'annonce, ce qui m'a surpris ne fut pas le thème choisi: le cinéma mais le personnage associé à ce thème: Louis Lumière. Pour ce 14 juillet Vaulx en Velin et Villeurbanne ont voulu commémorer le 150 ième anniversaire du génie inventeur du cinéma: Louis Jean Lumière, né le 5 octobre 1864 à Besançon et décédé le 6 juin 1948 à Bandol.
Je ne vois pas personnellement l'intérêt ici en région lyonnaise de marquer par un évènement une naissance d'autant plus que Louis n'est pas né à Vaulx en Velin ou à Villeurbanne. De plus, il n'est même pas né un 12 juillet et quand on pense naissance du cinéma, on pense surtout aux deux frères: Louis et Auguste. L'un n'allant pas sans l'autre. Etait il nécessaire d'associer obligatoirement à ce thème du cinéma choisi pour le feu d'artifices, Louis, Auguste ou les deux, je ne le pense pas et d'autant plus que ce choix risque de provoquer des remous au sein surtout d'une partie de la population villeurbannaise en raison du passé plus que controversé du personnage Louis Lumière. Nos élus auraient ils la mémoire courte?
Pourtant, je suis persuadé que si le maire de Villeurbanne souhait à sa manière rendre hommage aux frères lumières en nommant une rue en leur honneur, il essuierait un refus catégorique aussi virulent que s'il proposait la rue ou la place André Céline. Chacun ne garde pas les mêmes souvenirs du passé selon son Histoire et il semble donc clair que pour nos élus de Vaulx en Velin et Villeurbanne, on ait retenu de Louis Lumière que ses lumières cinématographiques, l'ingénieur industriel qui a joué un rôle primordial dans l'histoire du cinéma et de la photographie avec son frère Auguste.
Mais ces temps ci, ça bouillonne à vaulx en velin au sujet d'un élu qui aurait dépassé les bornes du bien vivre ensemble avec condescence en usant de termes classés par l'opinion publique comme antisémites. A Vaulx en Velin, l'affaire n'a pas fini de faire des vagues et pas besoin de références, il y en a déjà un peu trop dans internet.
Certains penseront que c'est osé de ma part de passer d'un feu d'artifices à une histoire d'échanges verbaux qui ont dérapé surtout en raison d'un manque de contrôle total de la part d'un élu qui semble découvre le métier et dont l'inexistence totale d'expérience lui a fait perdre les moyens.
Je dirai non. Non pour la simple raison que le passé de Louis Lumière pèse lourd dans l'Histoire de France. Je suis même franchement étonné que des organisations d'anciens résistants ou déportés et même des organisatins juives trop habituées ces temps ci à dégainer au moindre propos pris hors contexte venant d'une personnalité qui ne plait pas ou de jeunes de banlieues qui confondent tout, n'aient pas réagi à l'association du feu d'artifices à la naissance de Louis Lumière, antisémite notoire et admirateur de Mussolini et d'Hitler. Bien sûr, on me dira que c'est vieux et qu'il ne faut garder que le meilleur des génies, je n'en suis pas très sûr quand je pense à André Céline entre autres.
A ceux qui se posent des questions , revenons un peu à Louis Lumière et même à la famille Lumière, n'oublions pas qu'Antoine Lumière, le père était photographe.
Et puis, il est important de rendre à Cesar ce qui appartient à Cesar.
L'inventeur de la photographie, c'était Nicéphore Niepce
et l'inventeur du cinéma ne sont pas les frères Lumières, ils furent un maillon nécessaire mais avant eux, il y eut d'autres pionniers comme
Thomas Edison et son principal collaborateur, William Kennedy Laurie Dickson et le français Emile Reynaud. références: ici
C'est grâce à la photo en réalité que la fortune des Lumière se fit comme l'indique cette référence ici . et là
Pour le moment, j'ai abordé le côté lumineux de Louis Lumière mais il y avait l'aspect sombre qui concerne aussi bien Louis qu'Auguste et cet aspect est loin d'être effacé par tous.
LOUIS LUMIÈRE, ADMIRATEUR DÉCLARÉ DE MUSSOLINI, SOUTENAIT LA POLITIQUE DE COLLABORATION.
Le 22 mars 1935, peu avant l’invasion de l’Éthiopie par les " Chemises noires ", Louis Lumière envoie sa photo dédicacée au Duce : " À son Excellence Benito Mussolini avec l’expression de ma profonde admiration ". La photographie est reproduite dans un catalogue publié en Italie par le sous-secrétariat d’État pour la presse et la propagande, la Direction générale pour la cinématographie et le secrétariat des Groupes Universitaires Fascistes. Un texte de Louis Lumière y célèbre " l’amitié qui unit nos deux pays et qu’une communauté d’origine ne peut manquer d’accroître à l’avenir ".En novembre 1940, un mois après la poignée de main Hitler-Pétain de Montoire, alors que les Français Libres s’organisent autour du général de Gaulle, Louis Lumière déclare au Petit Comtois : " Ce serait une grande faute de refuser le régime de collaboration dont le maréchal Pétain a parlé dans ses admirables messages. Auguste Lumière, mon frère, dans des pages où il exalte le prestige incomparable, le courage indompté, l’ardeur juvénile du Maréchal Pétain et son sens des réalités qui doivent sauver la patrie, a écrit : "Pour que l’ère tant désirée de concorde européenne survienne, il faut évidemment, que les conditions imposées par le vainqueur ne laissent pas un ferment d’hostilité irréductible contre lui. Mais nul ne saurait mieux atteindre ce but que notre admirable Chef d’État, aidé par M. Pierre Laval qui nous a donné déjà tant de preuves de sa clairvoyance, de son habileté et de son dévouement aux vrais intérêts du pays." Je partage cette manière de voir. Je fais entièrement mienne cette déclaration. " (Le Petit Comtois, 15 novembre 1940.)
3- AUGUSTE LUMIÈRE, PARRAIN DE LA L.V.F., COLLABORATEUR DU P.P.F. DE DORIOT AU CONSEIL MUNICIPAL DE LYON.
En juillet 1941, les organisations de l’ultracollaboration regroupées autour du Parti Populaire Français de Jacques Doriot créent la Légion des Volontaires Français pour combattre " le bolchevisme " sous l’uniforme nazi. Sur la première liste de personnalités de la " Présidence d’Honneur du Comité Centre de Lutte Antibolchevik ", comité de patronage de la L.V.F., figure Auguste Lumière, aux côtés des grands noms de l’ultracollaboration : Abel Bonnard, Drieu La Rochelle, Alphonse de Chateaubriant, Horace de Carbuccia, directeur de Gringoire. En même temps, sous le titre " Nos amis au Conseil municipal de Lyon ", le journal du P.P.F. du Rhône, L’Émancipation du Lyonnais, est " heureux de saluer la désignation au Conseil municipal de Lyon de deux de nos collaborateurs : le grand savant Auguste Lumière, dont la haute autorité sera un garant de l’administration de notre cité " et " Élie Boulon, acquis depuis toujours à nos idées ".L’Amicale des Réseaux Action de la France Combattante du Doubs (Combattants Volontaires de la Résistance, 2ème DB, Déportés, Forces Françaises de l’Intérieur, Français Libres, France Combattante, Médaillés de la Résistance), a porté ce jugement : " Au moment des extrêmes malheurs de la France, Auguste Lumière, décoré de la francisque comme son frère Louis, mit en particulier sa notoriété d’inventeur du cinéma au service de la L.V.F., c’est-à-dire au service de la collaboration armée avec l’ennemi qui pillait, torturait, déportait, fusillait. "
références du texte en italique: lien1
A l’occasion du centenaire de l'invention du cinéma, en 1995, la Banque de France, moins sensible par sa fonction aux valeurs humanistes que ne doit l’être un lieu de savoir, a renoncé à faire figurer l’effigie des Lumière sur des billets en raison de leurs engagements.
Quand une université lyonnaise en 1987 a pris le nom "Lumière",l’Amicale des Réseaux Action de la France Combattante, dont le président d’honneur était le général de Gaulle, conclut : " Les frères Lumière nous inspirent un profond mépris. Ils ne peuvent pas être honorés sans outrager les victimes de la collaboration. Le progrès titrait:
" Le Conseil d’administration de Lyon 2 a décidé d’adopter, à l’unanimité de ses membres, le nom d’"Antoine [sic] et Louis Lumière", montrant ainsi le profil qu’elle revendique : régionale avec un esprit dynamique d’entreprise et un renom international. " Le Progrès, 31 mai 1986.
La question que je me pose est de savoir si c'était opportun dans un contexte tendu à la fois international et local de se lancer dans une action en associant ce feu d'artifices à un personnage aussi controverse. Il aurait été plus judicieux d'associer cet évènement sur le thème du cinéma à Charlot qui débuta sa carrière en 1914. Il n'y aurait eu aucune polémique.
Il est vrai quand le choix fut porté d'honorer Louis Lumière, l'éléction d'Hélène Geoffroy n'était pas d'actualité et personne n'aurait pu imaginer l'incident du 30 Mai 2014 avec cette altercation entre l'adjoint aux sports de Vaulx en Velin et le dirigeant d'un club d'athlétisme, ami d'enfance du premier. Personne n'allait imaginer l'ampleur de la remontée de cette information dans les réseaux sociaux grâce à l'enregistrement audio de la discussion tendue entre les deux anciens amis. S'il y avait un réel reproche à faire à l'adjoint aux sports, c'est surtout le fait de n'avoir pas respecté la charte signée avant le premier tour par l'ensemble des colistiers d'Hélène Geoffroy, plus que les propos que certains pourraient qualifier d'antisémites. c'était des propos imbéciles et très maladroits venant d'un adjoint qui n'a pas su se contrôler et qui n'était plus en mesure de poursuivre sa tache en tant qu'adjoint aux sports au service de TOUS sans discrimination selon l'appartenance supposée ou réelle à une éthnie ou religion. Il serait temps que l'ensemble des élus de la majorité à Vaulx en Velin signe la charte. Ce n'est justement pas le cas encore aujourd'hui.
charte signée par hélène geoffroy et ses colistiers avant le premier tour
feu d'artifice du 12 juillet 2014 en l'honneur de la naissance de Louis Lumière