Super concert de Teresa Salgueiro vendredi dernier 11 juillet au CCRN dans le cadre du festival OMNI... Voix de Teresa toujours aussi envoûtante, musiciens et arrangements qui renouent avec les atmosphères denses et lyriques de Madredeus, envolées sombres et poétiques... Ce n'est pas toujours évident pour les néophytes (j'ai vu quelques spectateurs, disons, s'assoupir discrètement, tant ils étaient dorlotés par des mélopées aussi douces et mélancoliques), mais pour les aficionados des premières heures (les plus vieux, quoi), Teresa reste Teresa, l'une des figures les plus importantes pour la musique portugaise depuis près de trente ans.
Outre les chansons du nouvel album "o Mistério" (austères et hypnotiques pour la plupart, mais parmi lesquelles ressort un titre, "Lisboa", qui nous transperce le coeur de sa sublime simplicité et mélodie), Teresa a aussi livré de très belles interprétations de quelques classiques d'Amalia Rodrigues, de Zeca Afonso et de Carlos Paredes (inoubliable "os verdes anos"). Et aussi, pour parfaire le bonheur de tout le public, Teresa a rechanté deux incontournables appartenant à la période Madredeus "Guitarra" e "O Pastor". Vous avez dit "frissons"? Oui, à cause de la puissance de ces chansons qui n'ont pas pris une ride.
Mais bon sang, Madredeus, pourquoi est-ce c'est terminé? Parce que Madredeus, c'était Teresa Salgueiro. Sans elle, ils n'ont plus jamais rien fait d'intéressant. Pouvons-nous espérer des retrouvailles un jour futur? Qui sait?... Mais ce n'est pas le message que semble avoir donné Teresa avec l'une des dernières chansons du récital. "O Pastor"...
"Ai que ninguém volta
ao que já deixou
ninguém larga a grande roda
ninguém sabe onde é que andou
Ai que ninguém lembra
nem o que sonhou
(e) aquele menino canta
a cantiga do pastor"
A part ces réflexions, la nuit fut belle et libre de menaces de la part de Madame Pluie.
Et on a rencontré plein d'amis, Jessica, Sandro, Céline, Lino, Stefan, etc.
Et Lara et Joel ont tenu bon, tout le concert durant. Même si la musique leur paraissait un tantinet difficile et étrange. Ils y viendront, ils y viendront....