Pour ceux qui ne la connaîtrait pas encore, cette jeune entreprise opère la première plate-forme chinoise d'échange de monnaies virtuelles (Bitcoin et Litecoin). Forte de cette position privilégiée et après un récent tour d'investissement de 10 millions de dollars, elle entend maintenant étendre à la fois son périmètre géographique et son offre commerciale. Elle s'appuie pour ce faire sur une équipe mixte d'entrepreneurs locaux et de vétérans de Wall Street.
C'est dans cette optique d'expansion que les nouvelles options de passage d'ordre ont été conçues par son directeur technique, ancien de Bloomberg. Elles comprennent pour l'instant 3 modèles « classiques » : « Trigger Orders » (spécification des conditions de déclenchement d'un ordre), « Iceberg » (répartition d'une commande sur une multitude d'opérations) et « Time-Weighted Average Price » (exécution des transactions sur une période de temps donnée). Même si la qualification semble un peu exagérée, il s'agit bien d'un premier pas vers le trading algorithmique.
Dans un sens, l'introduction de capacités de ce genre autour du Bitcoin ne doit pas surprendre. Après tout, il s'agit d'un autre signal d'une certaine arrivée à maturité du secteur. Il n'est cependant pas certain que ce soit une direction qu'apprécieront les convaincus – souvent idéalistes – de la première heure. En effet, bien qu'il puisse être considéré comme un facteur de liquidité des marchés (qui fait encore défaut à la crypto-monnaie), l'algo-trading (surtout poussé à l'extrême) est sujet à controverse.
Par ailleurs, ces nouveaux outils séduiront, bien entendu, les amateurs éclairés et les professionnels qui commencent à s'intéresser de près au Bitcoin. Malheureusement, ils sont aussi accessibles aux néophytes et ils pourraient les inciter à prendre des risques inconsidérés (certes quasi-inexistants avec les options actuelles, mais quid de celles qui viendront ensuite ?), sans qu'aucun garde-fou ne puisse les en empêcher ou, tout simplement, sans qu'ils soient clairement informés des dangers qu'ils encourent.
Plus que leurs usages éventuels par des réseaux criminels, c'est cette exposition directe des consommateurs à des instruments potentiellement préjudiciables, qu'ils ne maîtrisent pas pleinement, qui justifiera probablement à court terme l'intervention du régulateur sur les monnaies virtuelles…