Bayrou ne laissera pas faire Sarkozy
François Bayrou était l'invité ce matin de Jean-Michel Aphatie sur RTL afin de mettre les français en garde contre le "choix de Nicolas Sarkozy de verrouiller l'information et le débat". Voici les principales déclarations de François Bayrou au cours de cette interview - que vous pouvez écouter dans son intégralité ici.
"Lorsque j'ai tenu une conférence de presse, mercredi, j'ai parlé de la part de Nicolas Sarkozy d'intimidations et de menaces. C'est exactement là qu'on en est." François Bayrou a déclaré avoir la certitude "sur la base de témoignages nombreux" que des intimidations et des menaces ont été adressées à la direction de Canal + pour qu'elle annule le débat et "pas seulement à la direction de Canal +, à tous ceux qui s'intéressaient au débat et avait l'intention de le retransmettre."
"Il s'agit d'une liberté fondamentale des françai et une part des enjeux de cette élection présidentielle, c'est le respect des libertés fondamentales des français. Ici, par toute une série de réseaux, que nous connaissons tous, qui rapprochent de très grandes puissances financières et de très grandes puissances médiatiques autour de Nicolas Sarkozy, des interventions directes sont faites auprès des rédactions, sont faites auprès des chaînes de manière que l'information se trouve verrouillée. Je n'accepterai jamais que dans mon pays on verrouille l'information. On est en train de choisir le chemin d'une régression immense qui met en cause le droit élémentaire des français à être informés. Et songez que Nicolas Sarkozy n'est pas encore élu, alors qu'en sera-t-il s'il est élu ?"
"Comme vous savez, je suis quelqu'un de modéré qui a toujours défendu la liberté chez nous et ailleurs. Je l'ai défendue en Pologne parce que Germek se trouve sous le coup d'une menace de lui retirer son mandat de député européen, et ce que je défends en Pologne je le défendrai en France, ce que j'ai défendu contre les régimes de l'Est je le défendrai en France. Je n'ai jamais transigé avec ce droit fondamental, cette liberté fondamentale qui est d'être informé. Ce que je dis là, tout le monde le sait. Il n'y a pas dans ce studio une personne qui ignore ce que je suis en train de raconter là."
"Je dis avec certitude qu'il y a dans l'organisation de Nicolas Sarkozy depuis longtemps une tentative de verrouiller l'information, que ceci passe par des puissances très importantes [...], ce réseau qui fait que se rapprochent de très grandes puissances financières, de très grandes puissances médiatiques et la puissance politique que Nicolas Sarkozy représente. Il faut que vos auditeurs sachent que c'est un extraordinaire frein au progrès du pays. Un pays ne peut pas avancer s'il n'a pas l'information qui permet à chacun des citoyens de se faire une idée de son avenir. Et donc je dis avec certitude que je ne peux accepter que cela se fasse. [...] Je dis que je ferai tout pour qu'en France les libertés fondamentales soient respectées."
"Dire avec gravité qu'il y a sept millions de personnes qui ont choisi de voter pour moi [qui] représentent la droite modérée pour une part, le centre pour une grande part, une partie de la gauche républicaine pour une autre part, et des gens venus de l'écologie ou d'ailleurs. Ils ont tous un point commun, ils pensent que pour réformer notre pays, il faut qu'il se modernise et que pour se moderniser il est important qu'il accepte enfin des règles démocratiques qu'il n'a jamais acceptées jusqu'à ce jour. Or au lieu d'aller dans le sens d'une correction de la Vème République avec des règles démocratiques mieux respectées, Nicolas Sarkozy dans sa pratique de tous les jours, que nous avons sous les yeux à l'occasion du débat, va au contraire dans le sens d'un manque aggravé du respect de ces règles. C'est la raison pour laquelle j'ai dit qu'il représentait pour moi un risque pour la France, j'ai dit le risque de Nicolas Sarkozy : c'est il ne respecte pas l'équilibre des pouvoirs et il risque de briser la société française."
"Je dis avec certitude que nous avons sous les yeux, là aujourd'hui, la preuve que cette propension ou ce choix de Nicolas Sarkozy de verrouiller l'information et le débat est nuisible pour la France. Je ne laisserai pas faire ce genre de chose."
"Nous n'allons pas laisser faire ça. La France ce n'est pas un pays dans lequel qui que ce soit, fut-il candidat avec de puissants amis à la Présidence de la République, peut verrouiller l'information et empêcher la démocratie de se déployer."
On parle de : une menace sur la démocratie