En ce quinzième jour du Ramadan, je vais déroger pour une fois à la ligne éditoriale que je me suis fixée, afin d’aborder un sujet d’actualité qui fait l’ouverture de tous les JT à travers le monde et ce depuis le 12 juin dernier, date de l’enlèvement de 3 jeunes Israéliens en Cisjordanie: La situation à Gaza, enclave palestinienne entre la méditerranée et l’Etat Israélien.
L’assassinat de ces trois jeunes est une véritable horreur que tout le monde condamne, et que rien ne justifie, surtout pas un conflit qui dure depuis 1948 et qui n’est pas prêt à trouver une solution juste et durable, tellement les esprits sont aujourd’hui aigris et empreints de rancune. Mais rien ne justifie non plus la riposte disproportionnée que mène l’Etat Hébreu en ce moment sur des populations civiles, piégées comme des rats entre un Hamas qui mène une guerre perdue d’avance, et un gouvernement Israélien imbu de lui même et qui se croit tout permis, assuré du regard détourné de certains états et non des moindres quand à cette situation.
1,76 million d’habitants dans 362m2, une des plus forte densité au monde, 43,2% de la population à moins de 14 ans et 40,8 % de la population active est sans emploi. Emmurés, asphyxiés et depuis le 1er Juillet bombardés, les Gazaouis sont otages d’un conflit qui dure et qui a déjà fait plus de 100 morts depuis le début du Ramadan, plus de 300 blessés, 2050 déplacés, plus de 400 habitations détruites ou lourdement endommagés et 13 écoles détruites. Et ceci avant l’intervention terrestre, orchestrée par plus de 40000 soldats, qui ne devraient pas tarder à se déclencher. Peux être ce soir….
Alors, peux-t-on rester impassible lorsqu’on assiste à un massacre programmé, presque en direct puisque relayé par les télévisions du monde entier en plein mois du Ramadan? Peux-t-on se sentir en paix lorsqu’on assiste chaque jour aux funérailles de dizaines de victimes innocentes? Peux-t-on rompre le jeûne en toute quiétude, tandis que d’autres essayent de survivre aux bombardements répétés qui n’épargnent ni les vieux, ni les femmes et ni les enfants?
Bien sûr que non, nous devons nous insurger sur cet état de fait et exiger maintenant un cessez le feu immédiat et sans conditions. Une intervention des grandes puissances pour protéger toutes les populations civiles qu’elles soient arabes ou juives et obligation des belligérants à se mettre autour d’une table et à régler définitivement cette situation qui est devenue un fond de commerce pour les uns comme pour les autres.
Sinon, à quoi auront servis ces Nobel de la Paix dont certains ont payé de leur vie leur volonté de régler la question palestinienne : M.Begin, A. El Sadate, Y.Arafat, S.Peres, Y.Rabbin, K.Annan, J.Carter et tout récemment B.Obama?
Alors, le tourisme peut attendre car en ce moment, nous sommes tous des Gazaouis.
Il y a deux ans, un député Européen a poussé un coup de gueule en plein séance au lendemain du cessez le feu entre le Hamas et Israel, négocié sous l’égide de l’Egypte pour mettre fin à l’opération « Pilier de défense » qui a fait 150 morts coté palestinien et 5 morts coté Israélien à Gaza justement. Ce député s’appelle Daniel Cohn Bendit, élu écologiste et ancien militant de Mai 68 en France. Je vous invite à revoir cette séquence et en profite pour rendre hommage au courage de cet homme.