Gett, un film de Ronit et Shlomi Elkabetz, en français le procès de Viviane Absalem. Une bonne critique ici sur la routre du cinéma.
Le divorce selon la loi juive et israélienne est entériné par un acte de divorce écrit en araméen : le get (ou gett, guet…). Celui-ci ne s’obtient qu’avec l’accord du mari et après une cérémonie rituellement fixée devant un tribunal rabbinique.
Viviane et Elisha sont mariés mais le mariage bat de l’aile. Viviane ne supporte plus Elisha qui lui prétend l’aimer. Viviane a entamé une procédure de divorce. Le film nous raconte cinq années de procédure du tribunal rabbinique. Elisha s’obstine a dire non et le tribunal composé de vieilles barbes entérine à chaque fois sa décision sans se préoccuper de la souffrance de Viviane.
Ronit Elkabetz, la réalisatrice, joue Viviane, Simon Abkarian joue Elisha. Ils sont tous les deux exceptionnels, tout simplement. La caméra enchaîne les plans fixes, on sort à peine de la salle du tribunal pour... la salle d’attente du tribunal. C’est filmé de manière terriblement dépouillée, on pense à Bresson ou encore à Ozu. Un film magnifique à décortiquer dans de futures exégèses du cinéma.
Au delà de l’œuvre, pèse ici le poids de la tradition juive. J’ai parlé un peu ici du contraste étonnant dans ce pays entre modernité et traditions dans mes notes de janvier.
Avec ce film, on touche l’aspect le plus poussiéreux de la vie en Israël. En matière de traditions machistes et archaïques les israéliens n’ont rien à envier à leurs voisins arabes. Je me demande comment les progressistes de ce pays supportent de telles vieilleries. Ronit Elkabetzh en a fait un petit bijou de cinéma très graphique.
Une mention pour Sasson Gabai (le retour de la fanfare) qui joue le frère de Elisha et son défenseur. Une aussi pour Eli Gornstein qui joue le défenseur de Vivane avec une grande sobriété et économie de moyens comme tout le film.