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Need for speed

Publié le 13 juillet 2014 par Olivier Walmacq

Emprisonné pour un rodéo qui a mal tourné, un jeune coureur décide de se venger du tueur de son meilleur ami en concourant pour une nouvelle course...

Need for Speed : Affiche

La critique speedée de Borat (oui je sais, mais il fallait bien trouver une vanne)

Les adaptations de jeu-vidéo ont beau avoir décliné en nombre depuis quelques temps (on se souvient des années 2000 avec un nombre successif de films), il y en a toujours autant et souvent là où on ne s'y attend pas. Alors après le survival-horror (les Alone in the dark, Silent Hill, Resident Evil et House of the dead), l'aventure (les Tomb Raider, Prince of Persia), le polar (Max Payne), la plateforme (Super Mario Bros), le FPS (Doom, Postal), l'infiltration (Hitman) ou la baston (Dead or Alive, les Street Fighters, King of fighters, les Mortal Kombat); voici venir les adaptations de jeux de courses. Avant Gran Turismo (où les producteurs voudraient mettre un novice découvrant les joies des courses de voitures professionnelles, soit une sorte de Jours de tonnerre du tourisme), voici donc Need for speed adapté de la série de jeux d'Electronic arts et réalisé par Scott Vaughn, cascadeur notable ayant travaillé sur Last action hero ou Le dernier des mohicans mais aussi réalisateur d'une campagne pour les Navy Seals Act of valor. Le principal problème de ce film c'est qu'au contraire d'un Resident Evil (si, si), les jeux Need for speed n'ont pas de scénario, à part une ligne de conduite amenant le joueur d'un point A à un point B pour faire des courses. Il faut donc meubler quitte à aller chercher du côté de Fast and Furious, franchise motorisée par excellence et faisant le bonheur du box-office. Bien malheureusement pour lui, Need for speed a bien eu du mal à s'imposer auprès du public et n'a pas eu un grand succès. 

Need for Speed : Photo

Le film se trouvant être un one-shot, il n'y a pas de final annonçant une quelconque suite, ce qui n'est pas plus mal de nos jours où la moindre franchise balbutiante fait une fin ouverte au cas où le film marche. Need for speed se doit donc de trouver une intrigue pour que le film tienne sur la durée. Si le premier Fast and furious jouait un peu trop du côté de Point Break, Need for speed s'embarque dans le film de vengeance avec un héros cherchant à se venger d'un de ses anciens associés qui a envoyé dans le décor son meilleur ami. Alors pour cela, il sort de prison, retrouve ses potes, fait un road-trip pour atteindre la destination et fait la course. Rien de bien innovant là-dedans, du vu et revu qui lorgne sur la saga avec Vin Diesel. Un scénario basique confirmant le faible potentiel cinématographique de ce film. On a déjà vu des milliers de fois le mec qui veut venger son pote ou sa copine, clairement rien d'inédit. Encore moins le film de potes remis à la mode depuis Ocean's eleven de Steven Soderbergh et utilisé notamment dans... la franchise Fast and furious. D'autant que le film, malgré quelques notes humoristiques (dont le striptease d'un des accolytes d'Aaron Paul qui est complètement accessoire même si cela plaira aux spectatrices), est tout de même très premier degré.

Need for Speed : Photo

D'autant qu'en dehors des courses (qui rappéleront plus Hot poursuit, un des premiers jeux de la franchise, que ses livraisons les plus connues), on se demande bien le rapport avec les jeux et surtout cela n'apparaît que comme un argument commercial. Ils auraient mis comme titre Course ou Rapid Racer, cela aurait été la même chose. Le pire dans cette entreprise est de voir autant d'acteurs intéressants à l'horizon. Aaron Paul confirme un certain intérêt après l'immense série Breaking Bad tandis que l'on se lamente de voir Dominic Cooper n'arrivant pas à se sortir d'une image de beau-gosse ambulant. Pareil pour Imogen Poots qui s'en sort correctement même si elle joue la coéquipière sexy et blonde, tandis que Dakota Johnson (avant de tater du fouet dans l'adaptation hollywoodienne de 50 nuances de Grey) joue la grosse potiche juste là au bon moment au bon endroit dans le film. Inutile donc. Quant à Michael Keaton, il cabotine à mort en présentateur radio fan de rodéo. Heureusement qu'Innaritu pourrait le remettre en selle avec Birdman l'an prochain. Il n'en reste que le film se regarde sans déplaisir et surtout se révèle très bon dans ses courses-poursuites. Pas trop d'effets-spéciaux, montage rapide mais lisible, résultat efficace. Clairement sur ce point, le film délivre largement la marchandise, d'autant qu'une bonne partie du film se déroule sur la route. Au moins sur ce point, c'est toujours mieux que d'autres adaptations de jeu-vidéo: si le script ne vaut pas un clou, au moins l'essence des jeux est présente. 

Need for Speed : Photo

Une adaptation aux courses soignées et divertissantes mais un script au ras des paquerettes. Moyen quoi.

Note: 11/20


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