Pêché d'une fille, avarice d'une mère...

Publié le 13 juillet 2014 par Dubruel

d'après L'AVEU de Maupassant

Les Magloire étaient de riches paysans,

Respectés, regardants et puissants.

Un jour, la mère et sa fille rentraient

En portant chacune deux seaux de lait.

La fille s’arrêta, s’assit

Et se mit à pleurer.

Sa mère lui dit : -« Qué qu’ t’ as ? »

-« J’ peux pu porter mes seaux. Je n’ peux pas. J’ crois ben que me v’là grosse. »

-« Te…te…te v’là grosse ?

Où qu’ t’ as attrapé ça ? »

-« J’ crois …dans la diligence à Colas. »

-« Et qui t’a fait ça ? »

La vieille cherchait

À savoir qui avait pu faire ça.

Si c’était un gars cossu

Et donc bien vu,

On verrait à s’arranger.

La fille, résolue à tout dire, murmura :

-« J’ crois ben qu’ c’est Colas. »

-« Comment ? Un cocher de diligence !

T’avais-ti perdu les sens ?

Faut qu’il t’ait jeté un sort, pour sûr… »

-« J’ y payé point la voiture

Quand j’allions à la foire, Pardi ! »

…Et la vieille Magloire Comprit.