Tous les ans les organisateurs de Bruxelles les Bains établissent un bilan positif après la défunte édition, or à chaque fois que tu mets les pieds du côté du canal, tu découvres un quai dépeuplé, des échoppes tristement désaffectées, hormis quelques rares désoeuvrés promenant leur ennui sur les pavés, c'est la désolation qui règne.
La météo automnale n'arrange guère les bidons, aucune trace de bikini ou de jambes bronzées, en ce début juillet vaut mieux s'affubler d'un trench que de s'exhiber en costume de bain, n'empêche que le concept semble s'essouffler.
Tandis que nos compatriotes du Nord dansent sur la Grand Place, trois groupes sont programmés sur le podium Let it Beach: Dario Mars and the Guillotines, Billions of Comrades et Cachaï, ajouté en dernière minute, semble-t-il!
Dario Mars and the Guillotines
Un band né en 2013, un line-up impressionnant!
Ladies, first: Bineta Saware au chant et contorsions félines ( Ok Cowboy!, Jane Doe...) - Vincenzo Capizzi aux drums ( Driving Dead Girl), à la basse, David Kostman ( Autorecall Supervizors, Morpheus Secrets) et à la guitare/ chant, Renaud Mayeur ( La Muerte, Hulk, les Anges et un stage chez Triggerfinger en remplacement de Monsieur Paul en repos forcé).
Un album, 'Black Soul'.
Une intro vaguement psyché amorce ' Cold Sun', une guitare surf, une ambiance film noir , la voix inquiétante du premier magistrat se greffant sur le murmure mélodique de Miss Saware.
Du coup la température a grimpé de 15°, un fennec craintif , sorti d'on ne sait où, traverse la foule pour regagner un terrier invisible.
Accélération soudaine, ' Death is dead' , la panthère en action, du rock mixant guitare métallique et inflexions soul.
Tout en souplesse, baby.
Et toujours cette image de Lisa Kekaula te trottant dans la tête.
Ils enchaînent sur un midtempo sonnant Nancy Sinatra/ Lee Hazlewood, ' How the story goes', le truc vient nous caresser les portugaises en douceur.
Derrière toi des kids dansent.
Renaud se la joue Link Wray, la rythmique cogne sec, ' The day I died', dans le style western spaghetti porté par la voix chaude de la black lady.
Surprise, une reprise en cinémascope de 'La Nuit', le chef-d'oeuvre immortel signé Adamo.
Quoi, Olivier... tu trouves que Vincenzo a la gueule de Bertignac, c'est mieux que celle de Chirac, non?
A la Dani Klein, ' The Jailer', le slow dramatique qui fait mal.
Un hit en puissance!
Changement de style, la cowgirl a sorti la cowbell et attaque le dirty assshaker ' Soul Sucker', du r'n'b croustillant.
Dario Mars poursuit en mode agressif, ' Somebody else inside', agrémenté d'un doublé vocal sulfureux.
Une fausse fin avant de pousser les turbines en surrégime.
C'est pas malin d'applaudir quand le titre n'est pas achevé...
Le paradis c'est surfait, come with us for a trip to hell, ' Banned from ever'.
Sur fond 'Radar Love' imprimé par une basse et un drumming souverains, la guitare cingle, tandis que la lionne aguiche la clientèle par un jeu de jambes à faire pâlir Tina Turner.
Une tranche de rock salace qui se poursuit avec ' Death before the dawn'.
Cling, une corde se rompt, faut conclure avant l'aube, Bineta termine à genoux.
So long, kids!
Revenez, bordel, on commence seulement à être chaud!
Vite fait alors,: ' What are you gonna do'.
Dario Mars and the Guillotines à consommer sans modération!
Le 3 août au Lollipop Festival à Tilburg, le 8 août au Yellow Stock Festival à Geel.