- qu’un verbe est dit défectif lorsque, par exemple, sa conjugaison est incomplète. C’est le cas des verbes impersonnels qui font références aux phénomènes météorologiques comme bruiner, grêler, neiger, pleuvoir, tonner, venter, verglacer. Et Dieu ? Ne dit-il pas je tonne et je vente ? Et nous, qui parfois déneigeons, puisqu’on n’a pas le droit au contraire sans préfixe, ne peut-on pas verglacer avec une bonne mallette de chimie ? Debout sur un toit, un tuyau d’arrosage à la main, le jet dirigé vers une passoire, ne peut-on pas dire je pleux ? Et si ça s’avère nécessaire par temps chaud, pourquoi ne pas pouvoir dire je faux que je pleuve sur mon jardin ? On dérègle les règles ? Epties ou inepties, traire ou contraire ?
- que les différences entre un homicide, un meurtre et un assassinat sont nettes. Trois mots pour un même résultat, la mort, c’est chouette ? Un homicide est le fait de tuer quelqu'un, volontairement ou non, un meurtre est un homicide volontaire et un assassinat est un meurtre avec préméditation. Le distinguo est principalement juridique, ça chiffrera plus ou moins au tribunal, même si ça dépendra du contexte, du passif de l’accusé, du jury, du juge, de la météo du moment, de la médiatisation de l’affaire, ce qui fait beaucoup de bémols à ajouter aux différences initiales. Ou alors, on classifie encore plus, âge et sexe de la victime, lieu du crime, intérieur ou extérieur, et on étend le lexique pour chaque situation. On dérègle les règles ? Epties ou inepties, traire ou contraire ?
- que Les 101 Dalmatiens, Peter Pan, la Belle et le Clochard et Mulan sont les seuls dessins animés de Disney où les deux parents sont présents et ne meurent pas pendant le film. Peut-on mettre sur le compte de Disney les dépressions à l’âge adulte de ces spectateurs ayant vu ces films, enfant ? Peut-on mettre aussi sur son compte le grand nombre de divorces, de solitudes, les petits étant dès l’enfance, dans ces dessins animés, incités à comprendre que leur mariage finira quasiment nécessairement par une séparation, ou le décès du conjoint. Faut-il reprendre tous ces longs-métrages, modifier les scénarios pour mieux formater les esprits ? On dérègle les règles ? Epties ou inepties, traire ou contraire ?
Magazine Humeur
dimanche 13 juillet 2014