Prix Nobel de Littérature en 2013, Alice Munro m’était parfaitement inconnue auparavant. Quand l’occasion s’est présentée de la découvrir par cet ouvrage, je n’ai pas hésité.
"Trop de bonheur" est un recueil de dix nouvelles. Je ne suis généralement pas une grande fan de ce genre littéraire. Je préfère un bon long roman où on a le temps de s’imprégner de l’atmosphère, d’apprendre à connaître les personnages, de s’y attacher, voire identifier, ou même de les détester.
Après la lecture, je reste entre deux eaux.
L’auteure a, sans conteste, un style, une écriture superbes. En peu de temps, elle parvient à cerner le sujet, à nous faire connaître et comprendre les sentiments d’un personnage et son vécu, mais on reste tout de même à la surface, un goût de "trop peu".
C’est le sujet qui me laisse vraiment perplexe.
Dans le 4e de couverture, il est fait mention de "course après le bonheur".
Je ne dois avoir vraiment rien compris parce que je n’ai pas du tout eu conscience de cette course.
Je reste justement sur une impression de stagnation, de personnages qui restent confinés dans leur "malheur", qui passent à côté de l’occasion de changer les choses quand elle se présente.
Une chose est certaine, il ne faut pas espérer reprendre foi en l’humanité à la lecture de cet ouvrage.
Je reste sur ma faim.
Ca ne remet nullement en cause le talent de l’écrivaine, j’ai lu tout le livre, alors qu’il m’arrive d’en lâcher en plein milieu, mais, à chaque fois, à la fin d’une nouvelle, je restais sur un sentiment d’inachevé.
Ce n’est clairement pas ce que j’attends de mes lectures.
J’attends qu’elles me dépaysent, qu’elles me fassent rêver, voire pleurer, qu’elles m’amènent à la réflexion, que le suspense soit haletant ou qu’elles m’apprennent de nouvelles choses.
Ici, je suis restée passive, attendant un événement déclencheur, quelque chose qui n’est jamais arrivé (à mes yeux).
La dernière nouvelle, dont le titre sert à nommer le recueil, "trop de bonheur" est un peu différente. Elle constitue une courte biographie de la mathématicienne et romancière russe Sofia Kovalevskaïa. Sous forme de feed-back, par les pensées de Sofia, pendant ses derniers jours, on y découvre un peu de sa vie, comment elle a été obligée de faire un mariage blanc pour être autorisée à quitter son pays et comment il lui a été difficile de se faire une place dans le monde scientifique du 19e siècle.
Je ne refuse jamais d’acquérir de nouvelles connaissances et je n’avais jamais entendu parler de cette dame. C’est donc un peu moins déçue que j’ai refermé cet ouvrage.