L'immigration - Laetitia Van Eeckhout

Par Helmous
Dans son ouvrage "L’immigration" (collection Débat Public, 2006), Laetitia Van Eeckhout, journaliste au Monde, présente et explique le thème de l’immigration en 135 questions, en précisant les conditions historiques, les évolutions et les enjeux de ce phénomène.
Présentation du Livre

Editions Odile Jacob - Débat Public

L'immigration est constitutive de la société française, et la crise des banlieues questionnant le " modèle français d'intégration ", agit comme une injonction autant envers les pouvoirs publics que la société civile. De toute évidence, il ný a pas d'immigration sans intégration. Quand ceux que l'on appelle encore les " minorités visibles " s'expriment, font entendre leur voix, on s'alarme d'une montée du communautarisme.
Mais ces populations - souvent déjà françaises - ne désirent-elles pas avant tout être reconnues dans l'espace public ? Aujourd'hui, ne s'agit-il pas davantage de les " inclure " pleinement dans notre société plutôt que de les " intégrer " ?
Beaucoup considèrent l'immigration comme un atout pour la France, pour l'Europe, à condition qu'elle soit "maîtrisée", mais peu s'accordent sur la définition de cette "maîtrise".
- Qu'appelle-t-on une société pluriethnique ou multiculturelle ?
- Quelle différence avec le communautarisme ?
- Qu'est-ce que l'immigration choisie ?
- Existe-t-il un lien entre immigration et trafics internationaux ?
- Y a-t-il une recrudescence des actes racistes aujourd'hui en France ?
- Comment est perçue la pratique du CV anonyme par les recruteurs ?
- Quelles sont les mesures de discrimination positive en matière d'éducation ?
- Qu'entend-on par "modèle français d'intégration" ?
L'atout de ce recueil est de présenter en quelque 130 questions toute la richesse du débat, d'en préciser les nécessités historiques, l'évolution et les enjeux dans le contexte de la mondialisation.
Les deux questions reproduites ici définissent clairement les notions essentielles des débats sur l’immigration: immigré, assimilation, intégration, insertion. 
Qu’est-ce qu’un immigré ?
Est immigrée toute personne née de parents étrangers à l’étranger et qui réside sur le territoire français. Certains immigrés deviennent français par acquisition de la nationalité française, les autres restent étrangers: "Tout immigré n’est pas nécessairement étranger, et réciproquement", souligne l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). 
La qualité d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il devient français par acquisition. En revanche, on parle souvent d’immigrés de la deuxième ou troisième génération pour désigner les enfants dont les parents ou les grands-parents sont immigrés. Pour ceux, nombreux, qui sont nés en France, c’est un abus de langage. Les enfants d’immigrés peuvent cependant être étrangers, s’ils choisissent de garder la nationalité d’origine de leurs parents.
Etrangers et immigrés en France
Les données issues des enquêtes de recensement de l’INSEE permettent de bien distinguer étrangers et immigrés en France.

Source : INSEE, enquêtes annuelles de recensement 2004 et 2005 (chiffres pour la métropole)


Assimilation, intégration ou insertion ?
Ces trois termes ne sont pas neutres et reposent sur des philosophies politiques (très) différentes. L’assimilation se définit comme la pleine adhésion par les immigrés aux normes de la société d’accueil, l’expression de leur identité et leurs spécificités socioculturelles d’origine étant cantonnée à la seule sphère privée. Dans le processus d’assimilation, l’obtention de la nationalité, conçue comme un engagement "sans retour", revêt une importance capitale.
L’intégration exprime davantage une dynamique d’échange, dans laquelle chacun accepte de se constituer partie d’un tout où l’adhésion aux règles de fonctionnement et aux valeurs de la société d’accueil, et le respect de ce qui fait l’unité et l’intégrité de la communauté n’interdisent pas le maintien des différences.
Le processus d’insertion est le moins marqué. Tout en étant reconnu comme partie intégrante de la société d’accueil, l’étranger garde son identité d’origine, ses spécificités culturelles sont reconnues, celles-ci n’étant pas considérées comme un obstacle à son intégration dès lors qu’il respecte les règles et les valeurs de la société d’accueil.