Le voici le voilà, le compte-rendu de cette 15e édition de Japan Expo à Paris Nord Villepinte. Durant ces cinq jours le chocobo, badge pro autour du cou, était bien souvent en salle presse pour des interviews et des rencontres au sens large, que ce soit prévu par le planning ou pas. Heureusement votre serviteur a eu le temps d’explorer le coin culture et d’assister à quelques conférences mais comme l’an dernier c’est plus un compte-rendu de « l’autre coté » de Japan Expo que je vous propose, plus qu’un oeil de visiteur. Voici donc le récit complet de ces aventures !
Bonne lecture
Préambule : jusqu’aux portes de l’expo…
Pour une fois exempté de correction de bac, me voici dès la première heure sur l’évènement. Il est 13h15 quand je m’approche de l’entrée « presse-vip-exposants-esclaves-sadomasochites-et-forcenés« . Premier pas dans le hall avec des cosplayeurs et des visiteurs lambdas qui se sont égarés par faute de signalisation. Pas mal de gens commencent à s’agglutiner dans cette entrée pro et tout le monde se regarde de travers, se demandant si il ou elle est bien au bon endroit… Résultat chaotique et assez comique. En attendant de faire un premier bain de foule, je me dirige vers la file accrédités web, déserte et qui me tend les bras. Une charmante demoiselle plus tard me voilà badgé et prêt à rentrer dans l’arène : « let’su gooooo !«Cette année nous étions aux alentours de 900 dans ce cas, contre 1200 environ l’an dernier. Pourquoi moins sur cette édition anniversaire ? Pour deux raisons officiellement : l’équipe des RP (responsable presse) est reconduite depuis deux ans ce qui leur permet de profiter d’un peu d’expérience pour faire le tri : moins ou plus du tout d’accréditations pour ceux qui voulait juste un badge pour rentrer gratos sans faire la queue, sans forcément fournir un contenu derrière. Pour des raisons un peu près similaires, moins de personnes étaient accrédités par média par défaut, obligeant les responsables à expliquer leur programme. Ce n’est pas un mal après tout et avec un peu de patience et de bonne humeur, tout finissait par s’arranger de manière constructive. Il y a certainement eu des dégâts collatéraux – on n’est pas non plus chez les bisounours – mais je préfère pointer du doigt un manque de moyen mis en œuvre par la maison mère pour toute cette partie informatique-gestion, le site web en tête, finalisé très en retard. De plus, comme dirait un collègue : le site d’avant était moche mais au moins il était fonctionnel. Idem pour l’application portable, utile pour son plan 3D, mais gadget pour le reste, avec un volet news souvent injoignable. Cela dit, pour rendre à César, il y avait une chose en progression pour cette édition 2014 : le réseau. Cette année sur Japan Expo on captait plutôt bien, avec une vraie valeur ajoutée pour les détenteurs de 4G dont le réseau était peu encombré et donc disponible.
Mercredi : on the road again…
Et donc nous y voilà, et la première journée est plutôt détendue : un mini-concert d’Enka, quelques conférences et une interview en fin de journée pour se mettre dans le bain. Le mini-concert se déroule au nouveau Saiko Stage, une petite plate-forme qui a certainement de bonnes intentions, mais qui a des allures de « scène du pauvre » où les invités de second rang étaient envoyés. Avec son emplacement dans une petite allée, il n’y avait pas vraiment de place ni de passage pour que la foule se masse. Le premier à en faire les frais était donc le chanteur d’Enka Yuki Tokunaga. Pour une première à Japan Expo, on peut dire que l’Enka a plutôt fait un bide. Même si le chanteur a multiplié les représentations souriantes, il y avait plus de journalistes présents que de public. L’homme était un parfait inconnu et il a été, sans doute, plus étiqueté culture que j-music… du mauvais coté de l’exposition médiatique en somme. C’est dommage car, malgré son jeune âge, Yuki Tokunaga a su nous dévoiler une histoire personnelle assez intéressante en interview, quelques jours plus tard… On en reparlera ultérieurement sur Journal du Japon d’ailleurs.
Après ce concert un peu en retard, je file sur la scène 15 ans pour deux conférences signées Glénat, et j’arrive dans un endroit un peu désert. La scène 15 ans, nouveauté de l’année, possède une configuration en arène « plate » un peu étrange, où l’invité ne sait pas forcément où regarder et où une faible affluence donne tout de suite une impression de vide qui doit être un poil démotivant pour l’orateur. Mais le directeur éditorial de Glénat, Stéphane Ferrand, fait ce qu’il faut pour intéresser son auditoire en dialoguant avec lui du présent et du futur des éditions Glénat. Arrivé en milieu de course je retiens surtout que l’année 2015 de l’éditeur sera orientée sur deux auteurs phrares : Akira Toriyama (dont une nouvelle œuvre a de bonne chances d’arriver) et Eiichiro Oda. Chaque mois des annonces et des évènements sont prévus pour une année qui s’annonce alléchante, si elle tient ses promesses. Pour le reste il s’agissait d’expliquer / dévoiler l’arrivée de certaines licences ou de la version perfect de certaines séries. Un exercice délicat – on ne pas tout dire mais on ne peut pas non plus rien dire- mais bien mené par le directeur éditorial. Le staff de Glénat enchaîne ensuite avec une seconde conférence, dédiée à son invitée du salon : Kachou Hashimoto, mangaka de Cagaster, un manga de 6 volumes publié en ligne, que Glénat a repéré au Comicket et a pu signer en exclusivité mondiale pour la France. La demoiselle est intéressante, a du répondant et un profil inhabituel, de celui qui fait souvent les bonnes interviews. Je vous conseille de lire son interview dans Zoom Japon d’ailleurs, très intéressante.
Malheureusement, au bout de 15-20 minutes de conférence mon téléphone sonne et une collègue de Journal du Japon m’annonce que je suis en retard pour une interview : « ils t’attendent pour Sakaguchi« . Hironobu Sakaguchi, le créateur de Final Fantasy que je rêvais de rencontrer mais dont ma demande d’interview est restée lettre morte. Premier sprint du Hall 6 jusqu’à la salle de presse, à coté du distributeur automatique pour vous donner une idée, tout en réfléchissant aux q
uestions que je vais bien pouvoir lui poser. J’arrive sur place trop en retard (et essoufflé) pour mon slot mais je suis accepté dans la table ronde suivante. J’apprendrai plus tard que certains ont été mis au courant le jour même par mail, vers une heure du matin. La gestion en dernière minute de Sakaguchi, un homme pourtant capable de rameuter du monde à Japan Expo, est regrettable mais difficile de savoir qui blâmer, les Japonais étant des spécialistes pour se réveiller en dernière minute. Bref, Sakaguchi a pu nous parler de son dernier né Terra Battle et du jeu sur mobile en général, ce que cela change aussi bien pour le joueur que pour le dévellopeur. La rencontre était très courte mais on espère pouvoir combiner ces informations et celles de la conférence pour vous proposer un papier potable là dessus, en testant Terra Battle tant qu’à faire !Pour terminer cette première demi-journée, je continue sur du jeu vidéo avec monsieur Matsuyama. Un sacré coco que le fondateur des studios CyberConnect2, un véritable VRP de la licence vidéo-ludique Naruto. L’homme, déguisé comme à son habitude en ninja de Konoha, vient pour vendre le dernier bébé de la saga. Difficile de lui parler d’autre chose d’ailleurs, car les questions qui tentent d’ouvrir un peu le sujet se verront mises de coté par un « je vous encourage à joindre les services de Namco Bandai pour plus d’informations« , dans un rire un peu gêné. En fait, sur cette Japan Expo, j’ai rencontré trois intervenants de Namco Bandai : Matsuyama pour Naruto, Hirano pour Dragon Ball et Baba pour la saga Tales Of. Seul Hideo Baba sortira un peu des sentiers battus, les autres se contentant trop souvent de donner les mêmes informations qu’en conférence… Le fait qu’on ait eu une interview pour Baba plutôt que des tables rondes pour les deux autres joue certainement mais Hideo Baba est de fait un homme à part. J’apprendrais par exemple que, même après 8h à répondre aux journalistes ou à faire des dédicaces avec une bonne humeur communicative, l’homme va de lui-même nettoyer sa salle d’interview avant de partir. Respect.
La journée se termine autour d’un verre et de quelques sushis avec un bon ami au grand sourire : Dimitri, monsieur Kochipan, avec qui on prend le temps d’échanger et de rencontrer les membres très fun de 1000say. Nous sommes entre gens plutôt contents d’être là en somme, c’est une fin de journée bien cool
Jeudi : des rencontres et de la culture
Alors qu’on a tous l’impression d’être déjà vendredi (l’effet 5 jours), les choses sérieuses ne font que commencer pour cette première journée complète. Avec un périphérique fluide, nous voilà vers 10h30 sur place. Un réveil en douceur (avec du café en salle de presse, c’est la fête !), qui est l’occasion de rencontrer quelques membres de l’équipe et du web en général que je vois IRL pour la première fois. Je ne les ai pas tous croisés jeudi mais big up toute l’équipe de Journal du Japon, ravis de rencontrer pour la première fois Laury, Guillaume-Kubo, Ours Krinein, Meloku, Gael, et content de recroiser Alexandre, Seb K., Johnny et Flavien, Valérie et son homme, Tétho, Matthieu, Angela, Baptiste, Thomas ou l’équipe de Japan FM. C’est un peu ça aussi Japan Expo : revoir certaines têtes et en découvrir de nouvelles !
On parle – on papote même – et rapidement il est l’heure d’assister à la première conférence de la journée : la fabrication d’un manga, par Karim Talbi des éditions Isan Manga, accompagné à l’improviste par un passionnant fabricant de livres. La conférence, dans une salle informatique à l’autre bout de l’expo, s’est avérée riche en informations et c’est avec regret que j’ai du partir avant la fin pour aller au coin culture assister au show de calligraphie de Hiroko Watanabe. Avec l’ami Flavien de Manga.TV nous nous étions mis d’accord pour nous retrouver sur place pour tenter de glaner une interview, impossible à demander en amont puisque, selon Japan Expo, Wabi Sabi a refusé d’en faire en raison d’un trop faible nombre de demandes. J’ai du mal à me faire un avis sur la gestion de la culture par Wabi Sabi mais je dirais qu’elle était, comme l’année dernière, un peu repliée sur soi. En me baladant avant le début du show de calligraphie, finalement en retard, je me rend compte que l’espace Wabi Sabi est un peu à cette image : c’est beau et c’est tout à fait japonais mais c’est assez inaccessible. La plupart des pièces d’artisanat sont hors de prix, nous poussant presque à repartir du coté de la contrefaçon. On avait l’impression d’entrer dans un espace « par les Japonais, pour les Japonais ». Certains artistes réussissent néanmoins à se connecter à la foule qui passe dans les allées : les calligraphes vous proposent d’écrire votre nom en idéogrammes entre deux allers-retour sur la scène culturelle, juste à coté. Les gens repartent ravis et ça ne leur coute presque rien, puisqu’un like sur une page Facebook suffit parfois pour avoir leur exemplaire.
Autour de l’espace Wabi Sabi on retrouve aussi de nombreuses agences de tourisme, qu’il s’agisse de la Japan Air Line ou encore des régions d’Okinawa, de Sapporo, etc. Là aussi c’est beau et ça vend du rêve (je suis resté scotché sur les photos d’Okinawa, bavant un peu devant les paysages), les gens sont souriants (et bilingues pour le coup) et les exposants cherchent surtout à se faire connaître plutôt qu’à vous vendre sur place un billet aller-retour. Idéal quand on va au Japon et que l’on cherche une première fournée d’informations. Je retourne vers la scène culturelle pour le show de calligraphie de madame Watanabe qui s’avère très sympathique : pendant qu’un orchestre mi-traditionnel, mi-rock met l’ambiance, la calligraphe enchaîne les idéogrammes sur des cubes de papier qu’elle empile pour former une structure très originale, pleine de symboles plus ou moins cachés.
A la fin de la représentation nous parvenons à décrocher une interview avec l’artiste, aussi ravie que nous de pouvoir échanger avec un média français. Hiroko Watanabe est souriante, enjouée et en attendant le traducteur nous en profitons pour nouer facilement le contact via la photographe Yukki, mignonne comme tout et un peu anglophone. On sympathise même, et l’interview n’en est que meilleure. Nous sommes mêmes invités, moi et Flavien, sur son stand pour avoir le droit à notre calligraphie. On échangera d’ailleurs une seconde fois sur place, chacun faisant des photos des uns avec les autres pour immortaliser cette rencontre aussi imprévue que chaleureuse. Les rencontres sans le filtre des intermédiaires et des managers, c’est quand même ce qu’il y a de meilleur. Même si ce genre d’improvisation ne marche pas à tous les coups non plus : quelques heures plus tard nous retenteront par exemple une autre interview de calligraphe dans l’espace Wabi Sabi, mais l’absence d’interprète correct en français ou en anglais, une timidité et un beau jet-lag de l’invité et enfi un boucan de tous les diables provenant de la mini-scène coupera court à l’entrevue, bonne pour la poubelle.
La journée s’achève par une démo des Gasharic Spin, groupe de rock féminin aux tenues hyper colorées, connus au Japon pour avoir fait des DVD-tutoriaux à la guitare et à la basse. Les demoiselles nous proposent donc un petit cours devant un public attentif, puis elles enchainent avec un concert en acoustique très réussi malgré la sonorisation assez moyenne de la scène 15 ans. Pour le coup je regrette d’avoir raté leur concert, que ma chère collègue Laure qualifie d’excellente surprise.
Et d’ailleurs j’en profite pour signaler que, si je n’ai pas pu suivre les concerts cette année, j’ai eux d’excellents échos de groupe comme Gasharic Spin, Wagakki Band et Rhytmic Toy World. Je suis en tout cas impatient de rencontrer les Gasharic le lendemain matin en table ronde. Mais, à Japan Expo, rien ne se passe tout à fait comme prévu, et la journée du lendemain va nous le prouver…
Vendredi : la journée d’la loose…
Jusqu’ici on avait eu quelques petits couacs mais bon, comme on se le dit entre habitués et avec le sourire : « si tout roulait nickel ce serait pas vraiment Japan Expo« . Cela dit jeudi c’était champomy à tous les étages… A mon arrivée en salle de presse en milieu de matinée, je passe au chekcpoint pour vérifier que les slots n’ont pas bougés avant de partir en interview avec les demoiselles rockeuses de la veille. Sauf que les demoiselles rockeuses ne sont pas là… Et ne reviendront pas puisqu’elles sont carrément à l’aéroport. Après avoir effectué leur showcase et leur démo la veille, les demoiselles étaient censées rester pour la presse (et pour le public je crois) jusqu’au dimanche. Mais non, elles rentrent au Japon apparemment et le staff presse de Japan Expo ne sait pas pourquoi et mardi le point d’interrogation demeurait, en tout cas officiellement…
Comme si ça ne suffisait pas, un autre invité décide d’annuler ses interviews de l’après-midi, Iwamoto, sans qu’on sache vraiment pourquoi non plus. On a appris qu’il était finalement en rencontre avec Yoshiki :
Mais on rattrapera la rencontre le lendemain, heureusement. Néanmoins, en ce vendredi, l’ambiance est lourde de chez lourde en salle de presse, et j’ai entendu des noms d’oiseaux voler, surtout quand Yoshiki s’en ait mêler à son tour, en faisant sa diva en annulant interview et/ou prestation. Le ponpon étant, de souvenir, Yoshiki qui refuse de sortir de sa voiture parce qu’il y a trop de foule qui l’attend devant le stand de No Life (No life ou J-one d’ailleurs, je ne sais plus).
Bref y a des jours comme ça où l’on est très content de ne pas bosser aux relations presses de Japan Expo, elles ont du bien se faire pourrir toute la journée alors que, in fine, c’est plus la gestion des invités japonais qui posent problème. Depuis que Sahé Cibot a quitté ce poste il y a deux ans, le tandem en place éprouverait-il quelques difficultés ? En tout cas, sur place, on décide de le prendre avec philosophie au sein de l’équipe de JDJ, surtout que nous ne sommes pas les plus à plaindre. En fait, le prix 2014 de la loose absolue est finalement attribué auuuuuuuux éditions Glénat ! La vieille, leur mangaka Kachou Hashimoto a fait une mauvaise chute et a tenté de se rattraper avec sa main droite… La main avec laquelle elle dessine. Jeudi après-midi on évoquait une foulure mais les examens ont carrément révélé une fracture du poignet. Résultat : la mangaka est rapatrié directement au Japon et adieu la promotion de Cagaster. Le lendemain on apprendra, cerise sur le gâteau, que ses valises se sont perdues durant le vol. Franchement Fanny et Stéphane, on pense à vous et on croise les doigts pour que Cagaster et Kachou Hashimoto rencontrent tout de même leur public !
De notre coté, c’est avec l’ami Jean-Baptiste que nous avons quitté une salle de presse aux allures de cimetières d’interview ce vendredi, pour retrouver Hirano et Baba-san du coté de chez Namco Bandai. Comme je l’ai évoqué plus haut ce fut difficile d’arracher des informations sur Dragon Ball Xenoverse à Hirano et d’avoir du contenu original… En même temps, lorsqu’une confrère demande si Hirano a lu ou pas Dragon Ball, on ne va pas non plus aller bien loin non plus ^^;
Et pour finir la journée, nous étions bien décidés, avec Flavien, à compléter un futur dossier calligraphie et nous sommes allez voir Kirie, une troupe réunie autour de la calligraphie qui multiplie les mixs et les approches. Ce mélange, constitué d’un homme au beat-box, d’une calligraphe, d’une peintre, d’une danseuse et d’une musicienne a accepté de nous accueillir, à la roots, en backstage. Entretien très riche qui prouve – s’il le fallait encore – que le Japon a vraiment l’amour des mélanges dans le sang, entre artisanat ancestral et culture pop. Là aussi ça s’est bien passé, on a eu le droit a quelques cadeaux et Flavien en a profité pour leur offrir deux tomes de Barakamon de Ki-oon : c’était assez drôle et irréaliste de les voir feuilleter puis de leur raconter l’histoire d’un manga sur la calligraphie que l’on connaissait finalement mieux qu’eux !
Samedi : de l’interview avec un grand I
Ce samedi j’arrive dans le dur avec mes plus grosses interviews. La journée commence par un retour au Saiko Stage qui accueille – avec beaucoup de retard – Yoshiaki Manabe, présenté comme le guitariste, puis le bassiste-mais-on-n’est-pas-sûr, puis le-bassiste-c’est-sûr de The Pillows ! Bon, pas de bol, il est le guitariste du groupe, le fait qu’il vienne faire un concert guitare à la main était pourtant un bel indice;) Ok, je me moque mais le concert de 30 minutes était, lui, excellent. Un rock assez mélodique et planant (pour un très grand fan de Bob Marley c’est normal) et qui méritait d’être fait au live house plutôt que sur la petite scène du Saiko. Cela dit, vu que le nom de The Pillows n’évoque rien au staff de Japan Expo à qui on n’en parle, ceci explique sans doute cela. Cependant, de notre coté, pas question de laisser passer l’occasion et, comme quelques confrères, nous sommes rentrés en contact avec Saigo Guitar qui avait invité l’artiste, afin de décrocher une interview sur le stand directement, pas loin du coin culture. Un moment très cool avec un artiste qui a suffisamment de bouteille pour nous faire profiter de son recul sur la musique et la façon d’y faire -ou d’y garder – sa place.
Quelques minutes plus tard, le temps de retraverser le salon pour un autre chouette moment : l’interview avec Ryuhei Tamura, l’auteur de Beelzebub. L’occasion de voir que les interprètes embauchés par les éditeurs mangas sont toujours d’une remarquable qualité. Ceux de Japan Expo se sont améliorés par rapport à l’an dernier (on avait du jeter plusieurs interviews en 2013 à cause de ça), mais certains sont encore bien au dessus du lot (Emmanuel Bochew, ceux de Kazé Manga ou de Ki-oon par exemple). Bref Tamura est un jeune mangaka qui n’est pas pour autant timide dans ses réponses, et on a pu profiter en bonus de son tanto du Shônen Jump pour quelques échanges instructifs sur le travail de chacun. Je ne vous en dit pas plus et on va essayer de publier ça rapidement, en combinant avec la sympathique conférence du lendemain matin, car il y a matière à un papier vraiment intéressant. Merci à Kazé Manga pour ça d’ailleurs.
Et comme on dit, jamais 2 sans 3, l’après-midi se poursuit avec une interview de 2 charmantes maiko, qui sont venus pour partager leur expérience loin des clichés qui perdurent, y compris chez elles. Deux demoiselles bien plus modernes et libres de paroles que l’on pourrait croire, avec une interprète investie par le sujet. Samedi fut donc la journée des interviews et moments privilégiées qui montrerons, j’espère, que la qualité d’une interview tiens aussi au crédit qu’on accorde au journaliste qu’on a en face. Des moments agréables aussi pour leurs échanges humains, avec des artistes qui peuvent être encadrés et en même temps libre de parole. Je dis ça car, en total contraste, Japan Expo nous avait proposé de rencontrer les actrices de la comédie musicale Sailor Moon, pour une interview. Une interprète correcte mais plus en difficulté, un manager qui chapeautait l’entretien de manière un peu intrusive, un nombre de comédiens conséquent qui oblige par politesse à prendre beaucoup de temps à chaque réponse… Bref vous l’aurez deviné, le résultat n’était pas vraiment enthousiasmant, trop dans l’image et dans la représentation. C’est aussi pour ça que Journal du Japon s’est passé des rencontres avec les idols cette année et que, plus personnellement, mes secteurs favoris restent le manga et la partie culturelle, peu starifiées, et que rien ne vaut le secteur indépendant et les inconnus en j-music, beaucoup plus libres de leur image et de leur parole. Le lendemain, Wagakki Band me laissera là aussi un peu déçu car trop formaté, alors que leur show était des plus réussis et leurs costumes juste sublimes.
Dimanche : tout est bien qui finit bien !
Sachant que c’était la dernière journée, me voilà debout de bonne humeur et (presque) de bonne heure. On commence par la conférence de Tamura vu la veille, qui part sur quelques généralités et s’arrêtent par moment sur des détails plus intéressants : une conférence équilibrée pour tout public en somme. L’occasion de voir aussi que les questions du public sont plus intéressantes que les années passées et même que les questions simples de néophytes donnent parfois des réponses révélatrices. Après un dernier repas du midi sur le salon (avec des prix qui sont toujours plus épicés d’année en année), j’enchaîne deux rencontres au résultat très différent : Moumoon d’abord puis Fujiwara, l’auteur de Dragon Quest. Seul cinq minutes séparaient les deux rencontres et le stress est donc monté d’un cran quand on m’a annoncé qu’un confrère avait pris cinq minutes de retard avec Moummon alors que Fujiwara était plutôt en avance. Tout s’est solutionné grâce à l’excellente gestion de l’attaché de presse de Ki-oon mais j’ai un peu passé ma table ronde Moumoon à manger ma montre du regard.De plus, j’avais espéré que nous ne serions pas trop nombreux pour cette rencontre mais ce sont 6 médias qui ont du se partager Yuka et Masaki pendant une vingtaine de minutes. Nous étions deux ou trois à avoir déjà rencontré l’artiste alors que c’était pour une première pour d’autres et les questions divergeaient donc pas mal, soit un contenu intéressant par moment mais sans queue ni tête au final. Cela dit ça reste un plaisir de revoir ce duo, et ils sont toujours aussi adorables et touchants.
Pour Fujiwara par contre, le résultat était passionnant, que ce soit sur son parcours et la place de Dragon Quest, dans les échanges sur les shônens d’aventure en général ou ses héros. Ça complétait assez bien la conférence de la vieille donc on devrait vous proposer un bel entretien avec pas mal d’informations clés en bonus. J’ai déjà évoqué Wagakki Band donc terminons plutôt avec une autre rencontre : Kitaro Kosaka. L’interview prévue s’est transformé en table ronde à 2 mais je tiens à remercier mon collègue de Melty.fr qui a accepté une mise en commun de nos questions juste avant l’entretien pour que nous réalisions un échange fluide et cohérent. C’était cool et on a eu le droit à un regard un peu différent sur le studio Ghibli là où tout le monde parle sans arrêt de Miyasaki et de Takahata (avec tout le respect que l’on doit a ses deux messieurs bien sûr).
Il est donc environ 18h00 en ce dimanche soir et il est temps de quitter Japan Expo. C’est une fois de plus difficile de résumer ces 5 jours si hétéroclites dans le fond et dans la forme. Cette édition n’a pas accouché d’entretiens marquants à titre personnel comme le furent Kawamori, Hojo, CLAMP ou Urasawa les années passées mais ça n’empêche pas que rencontres enrichissantes n’ont pas manqué, sur le plan professionnel ou tout simplement humain avec des artistes toujours aussi content d’être là. C’est aussi un plaisir de profiter des moments libres avec quelques amis (vous je sais pas, mais moi j’ai passé d’excellentes soirées !). A ceci j’ajouterais, pêle-mêle que : la fait que ce soit le 15e anniversaire ne m’a pas donné l’impression d’y changer grand chose, que les cosplays étaient d’un excellent niveau, que les gens sont toujours aussi content de venir et de se retrouver sur JE, que l’absence du Comicket est assez notable, que les jours de bacs et de match de l’équipe de France c’est nettement plus calme, que la prolongation de 5 jours a profité à certains stands et a rien changé pour d’autres, que la douane a enfin fait une descente pour fermer un stand de contre-façon… Et je pourrais continuer comme ça encore longtemps.
Pour vraiment conclure sur ce coté presse de Japan Expo, je dirais simplement que nous sommes très nombreux à faire ça pour le plaisir, car cette quête de rencontres passionnantes, surprenantes ou personnellement enrichissantes atteint toujours son but, et cette année ne fait pas exception. L’édition 2014 ne restera pas dans les annales mais Japan Expo reste Japan Expo : c’est toujours un plaisir de l’avoir fait !
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Remerciements à toute l’équipe de Japan Expo et aux drôles de dames RP de Japan Expo que j’ai plaisir à retrouver d’année en année et à toutes les attaché(e)s de presse que j’ai pu croiser et recroiser : Victoire, Charlotte, Sophie, Laure, Fanny, Emilie et les hommes parmi les femmes, Guillaume et Jérôme !