Alexandre Tharaud « vit sa musique »

Variation Goldberg BWV 988, ne dites pas à un passionné de musique que vous ne connaissez pas, vous risqueriez de vous faire tuer sur le champ. Un petit indice sur sa provenance, cette œuvre fut composée par un allemand au 17e siècle. Vous commencez à le cerner ? Une dernière petite information, il est à l’origine du « petit livre » d’Anna Magdalena et pour ceux qui ne savent toujours pas de qui il s’agit, Maurane a fait une chanson dont le titre parle de son célèbre prélude. Mais si vous savez, ça commence comme ça « Lorsque j’entends ce prélude de Bach par Glen Gould ma raison s’envole ».

Ca y est le suspens est levé. Je suis donc allée écouter du Bach à 13 heures et il n’y a pas à dire Bach sait écrire de la musique. Le public a été totalement pris dès que les premières notes se sont élevées comme en témoigne le silence qui régnait dans l’abbatiale. Pour vous donner une idée, j’ai dû arrêter de prendre des notes, car j’avais peur que le bruit du stylo dérange mon voisin. La musique était donc sublime, vivante, alternant les nuances, les rythmes,… Cependant, la partition ne serait rien sans le pianiste qui la joue.

Ce pianiste-là, Alexandre Tharaud, était magnifique. « Il vit sa musique », voilà ce que me dit Marie-Laure qui s’est occupée de tourner les pages de la partition pendant le concert. Il est vrai que durant toute la performance, le pianiste est presque en transe. Mais le plus impressionnant reste ses mains qui semblent voler au-dessus du clavier. Les spectateurs me le confirment à la sortie du spectacle. Il est « excellent » me dit Jacques, Marie Jo quant à elle s’exclame « il l’a joué merveilleusement bien ». Un beau moment en somme comme le confirme les sourires à la sortie du concert.

Une expérience plus qu’agréable même pour les plus novices dont je fais partie. Bach plus qu’aidé par la virtuosité du pianiste nous a fait voyager et il n’y a pas à dire c’est le genre de musique que tout le monde peut apprendre à aimer. La preuve c’est la première fois que je ferme les yeux à un concert non pour dormir mais pour profiter au mieux de ce que j’entends. Alors un conseil, n’ayez pas peur, même si vous n’aimez pas le classique, si ce morceau se joue à côté de chez vous, allez-y c’est magique.

Eléonore Terville