Annoncé à grand renfort de publicités dans les revues spécialisées BD, cet album cartonné semble être un incontournable. Qu'en est-il vraiment ?
Miracleman est un personnage créé en 1954 par Mick Anglo, en Angleterre pour Miller & son. Ses aventures en noir et blanc ont perduré jusqu'en 1963 et la déroute de son éditeur.Il s'agit d'un homme : Mick Moran, l'équivalent de Captain marvel, qui gagne un pouvoir atomique auprès d'un sorcier. Pour se transformer en Marvel man (puis Miracle man, plus tard, pour sortir de l'ambiguité avec l'autre héros), il prononce le mot « Kimota » (Atomic à l'envers). Il est rejoint pour ses aventures par le jeune Dicky Dauntless (Young Marvelman) et le jeune Johnny Bates (Kid Marvelman).
En 1982, une nouvelle revue de comics noir et blanc apparaît en Grande bretagne, intitulée : Warrior (chez Dez Skinn)Marvel man reprend du service, relooké et dans des récits plus adultes, sous le dessin de Garry Leach pour l'essentiel, et Alan Moore pour les scénarios. Paul Newamn prête son visage au personnage, à qui on ne tarde pas (en 1985) de donner le nom de Miracleman. Entre temps, la licence a été rachetée par Eclipse comics (USA). Détail : Ces nouvelles aventures paraissent alors en couleur.
Neil Gaiman prend le relais de la série à partir du numéro 17 et la développe jusque dans les années 90, aux côté du dessinateur Mark Bukingham.
Delcourt publie le début de cette histoire en 1989.
L'édition de Delcourt de 1989
L'édition de Panini, recolorisée
En 1996, Todd Mc Farlane (Spawn), rachète les droits à Eclipse, et réintroduit le personnage dans sa série Hellspawn, avec l'aide de Gaiman. Mais un différent au niveau des droits ne tarde pas à les opposer.En 2009, Marvel acquiert les droits à son tour, et décide de publier une série d'albums, avec l'ensemble des auteurs ayant participé à la série. Un accord est trouvé avec Neil Gaiman, qui peut alors poursuivre ses épisodes.C'est donc un premier volume de cette redécouverte qui nous est proposé par Panini.
...L'aspect historique, ou tout du moins patrimonial du personnage, en Angleterre et aux USA, explique le petit tapage médiatique. Mais ce n'est pas tout : s'il est intéressant de découvrir les origines du héros dans les premières pages du recueil (datées 1956), c'est surtout son relaunch en 1982, proposé en version recolorisée ici, qui impose le respect. Car si on reste bien dans un contexte de super-héros vu x fois (Captain marvel, Thor...), qui utilisent des pouvoirs à un moment de leur existence, la différence réside dans le détail que Mick Moran est un type pas très intéressant au quotidien. Il mène une vie relativement morne auprès de sa femme. Et surtout, il ne garde aucun souvenir de ses interventions en tant que super héros. C'est en tous cas le pitch de ce premier épisode, qui apporte une thématique psychologique de premier choix.De plus, ses retrouvailles avec un de ses jeunes compagnons, perdu de vue depuis des années pour des raisons inconnues (mort?), apporte son lot de surprises et d'atmosphères dramatique, avec une scène de combat anthologique.
Il ne reste plus (4eme épisode) qu'à le faire douter complètement sur son existence (je ne dévoilerai pas tout ici), et on obtient un album particulièrement savoureux et... donc indispensable pour tout amateur de comics.CQFD.A lire, la chronique de MDCU, qui rajoute que les bonus sont un peu trop nombreux, eut égard au nombre de pages totales :
A lire et voir aussi : pas mal de planches de l'édition de 89 sur Artemusdada blog.