Un festival ça ne concerne pas uniquement les artistes, les bénévoles ou les spectateurs cela concerne aussi toute une ville. Je suis donc allée à la rencontre des Saintais pour savoir ce qu’ils pensaient du festival, voici un petit tour d’horizon.
Certes cela est un peu cliché mais ce sont les jeunes qui sont en majorité le moins au courant. La plupart de ceux à qui j’ai parlé ne connaissaient pas le festival ou s’ils en avaient entendu parler ils ne savaient pas exactement quand celui-ci se déroulait. J’ai ainsi rencontré Laurine 17 ans et Lucille 16 ans qui, pourtant saintaises, ignoraient que le festival se tenait cette semaine. Cependant ce ne sont pas les seuls à bouder le festival. J’ai pu rencontrer des personnes qui, même si elles étaient prévenues du déroulement de l’évènement n’y allaient pas. Il faut dire que la musique classique ne plait pas à toutes les oreilles. C’est le cas de Christelle, commerçante, qui confie que le classique « ce n’est pas trop (son) style de musique ».
J’ai aussi rencontré des personnes qui m’ont déclaré ne pas pouvoir y aller, parce qu’ils partaient en vacances, qu’ils n’habitaient pas sur place ou, tout simplement, qu’ils n’avaient pas le temps. C’est le cas de Marie-Pierre, 72 ans, qui avoue cependant « aimer la musique classique, c’est apaisant, ça détend ». Elle a déjà assisté à plusieurs éditions. L’amour de la musique classique n’est pas la seule chose qui pousse les gens à se rendre au festival, Laurie, 29 ans me dit qu’elle essayerait bien parce que le festival « est assez réputé ».
La dernière catégorie de personne rencontrée ce sont bien évidemment ceux qui se déplacent jusqu’à l’Abbaye. Pour écouter de la musique classique, ou pour la découvrir pour ceux qui n’en écoute pas toute l’année. Mais aussi du jazz, nouveauté de ces dernières éditions. Beaucoup de personnes m’ont ainsi loué l’ouverture à d’autres styles de musique. « Ils deviennent de plus en plus accessible à un plus large public » me dit France, 36 ans employée à l’office du tourisme.
Cependant, peu importe qu’ils s’y rendent ou non, les gens voient d’un très bon œil la présence du festival. Pour Laurie il « apporte un rayonnement à la ville » et est la « preuve que la ville bouge pas mal ». Quand à Christelle elle reconnait qu’il permet d’attirer une nouvelle clientèle : « [le festival] crée du mouvement dans la rue et les gens viennent entre deux spectacles se baladent et consomment »
Qu’ils y aillent ou non les gens sont unanimes, le festival est bénéfique et puis comme le confiait, John Lennon, « la musique appartient à tout le monde il n’y a que les éditeurs pour croire qu’elle appartient à quelqu’un ».
Eléonore Terville