Tomboy - 7,5/10

Un film de Céline Sciamma (2011 - France) avec Zoé Heran, Mathieu Demy, Sophie Cattani

Touchant, pudique, bienveillant.

L'histoire : Laure, sa petite soeur, et leurs parents arrivent dans une nouvelle ville. C'est le début des vacances d'été. Laure est un garçon manqué, du moins c'est ce que croit sa famille. En fait, c'est plus compliqué. Et lorsque Laure croise ses premiers copains de voisinage... elle dit qu'elle s'appelle Michaël. La vie est joyeuse... Sauf lorsqu'il faut inventer des stratagèmes pour aller se baigner et faire croire qu'on a un zizi dans le slip de bain. Sauf quand il faut mettre la petite soeur dans la confidence sous peine de catastrophe. Laure/Michaël fonce dans le chemin qui est le sien, tout en sachant que ce n'est pas "bien"...

Mon avis : J'avais détesté le premier film de Céline Sciamma, Naissance des pieuvres. Alors quand Tomboy a fait la une des journaux ciné comme chef d'oeuvre de l'année, j'ai haussé le sourcil, très dubitative. Il est passé sur Arte en février, je l'ai enregistré et je l'ai regardé. Et je l'avoue, j'ai été vraiment conquise.

Pourtant, c'est le genre de film où il ne se passe rien, où on ne voit que des gens qui vivent, qui déambulent dans un quotidien semblable au nôtre. C'est lent, ça me barbe, ça ne m'apprend rien. Généralement, j'ai horreur de ça. Mais là, le sujet est tellement complexe, et particulièrement d'actualité en ce moment où la France parano se met à croire que l'Ecole transforme les enfants de la République en êtres décadents du troisième sexe, que j'ai été immédiatement conquise. J'aime comprendre et surtout j'adore qu'on prenne la défense de l'opprimé. Les homosexuels et les transsexuels en font partie. Et Céline Sciamma nous conte avec une grâce infinie l'histoire de cette petite fille qui voudrait être un garçon et n'ose pas le dire à ses parents.

Cela me rappelle évidemment l'excellent et méconnu film d'Alain Berliner, Ma vie en rose, une merveille de sensibilité sur le même thème.

La jeune actrice est merveilleuse de fraîcheur ; de mélancolie aussi. On devine l'immense trouble qui la tourmente, la solitude où elle s'enferme peu à peu, ayant peur que ses parents ne comprennent pas et la remettent dans "le droit chemin" (ce qu'ils feront dans un premier temps, mais de façon géniale : il faut assumer la vérité, vivre en fille pour le moment puisque Laure est déclarée partout en tant que fille et que l'école va reprendre... ensuite on verra ce qu'on peut faire). Le personnage de la petite soeur est très mignon : une "vraie fille", avec des longues boucles, des tutus, du rose, rigolote, tendre, très maline, et protectrice de ce "grand frère" qu'elle adore.

C'est lent mais c'est beau. Il y a tant de choses qui se lisent sur le visage de cette enfant. Elle est tellement bien en "garçon"... on se demande bien comment la nature peut vous faire d'aussi détestables plaisanteries en dissociant votre corps de votre ressenti. La caméra accompagne cet épisode de sa vie avec une fluidité, des couleurs et des cadrages simples, purs, magnifiques. On se prend à suivre tout ça comme une sorte de thriller : Laure sera-t-elle démasquée ?

On ne saura pas ce que sera le devenir de cet enfant - trouble préadolescent ou vrai crise identitaire - mais on peut supposer qu'au moins il sera bien entouré. Et ça, ça vous réjouit le coeur.

Un film militant, qui reste néanmoins d'une discrétion exemplaire, d'une justesse remarquable. Et il est français ! Tout n'est pas perdu !

Au fait, pour les non anglophones : tomboy, ça veut dire garçon manqué.

"Tomboy, film de propagande pour l'idéologie du genre n'a sa place ni à la l'école ni à la télévision", selon Civitas. Le groupuscule catholique intégriste qui réclame qu'Arte en annule la diffusion prévue ce mercredi soir, n'aura pourtant pas gain de cause. La chaîne franco-allemande entend en effet maintenir la diffusion du film. Contactée par L'Express, Arte a déclaré ne pas souhaiter communiquer autour de la polémique, "le film vaut mieux que ça".  
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/civitas-reclame-la-deprogrammation-du-film-tomboy-sur-arte_1493065.html#HQQk0ccloSAp3ReL.99 "Tomboy, film de propagande pour l'idéologie du genre n'a sa place ni à la l'école ni à la télévision", selon Civitas. Le groupuscule catholique intégriste qui réclame qu'Arte en annule la diffusion prévue ce mercredi soir, n'aura pourtant pas gain de cause. La chaîne franco-allemande entend en effet maintenir la diffusion du film. Contactée par L'Express, Arte a déclaré ne pas souhaiter communiquer autour de la polémique, "le film vaut mieux que ça".  
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/civitas-reclame-la-deprogrammation-du-film-tomboy-sur-arte_1493065.html#HQQk0ccloSAp3ReL.99 "Tomboy, film de propagande pour l'idéologie du genre n'a sa place ni à la l'école ni à la télévision", selon Civitas. Le groupuscule catholique intégriste qui réclame qu'Arte en annule la diffusion prévue ce mercredi soir, n'aura pourtant pas gain de cause. La chaîne franco-allemande entend en effet maintenir la diffusion du film. Contactée par L'Express, Arte a déclaré ne pas souhaiter communiquer autour de la polémique, "le film vaut mieux que ça".  
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/civitas-reclame-la-deprogrammation-du-film-tomboy-sur-arte_1493065.html#HQQk0ccloSAp3ReL.99

A noter que le groupuscule intégriste catholique Civitas a tenté d'empêcher la diffusion du film sur Arte sous le motif qu'il s'agit d'un "film de propagande pour l'idéologie du genre, qui n'a sa place ni à l'école ni à la télévision". La chaîne leur a opposé une fin de non-recevoir, ne souhaitant pas polémiquer et affirmant simplement que le "film vaut mieux que ça".

On vit de plus en plus dans un monde de dingues...

Cet article a été programmé car je suis absente jusqu'au 28 juillet. Je répondrai à vos commentaire dès mon retour.