Laver une chemise, repasser une chemise : les conseils d’un pro
Des conseils d’entretien, encore ? Les lecteurs réguliers de Milanese Special Selection auront sans doute remarqué que j’avais déjà traité ce sujet lors d’un précédent billet. Suite à la découverte de la Samsung Maestros Acadamy (voir notre revue de presse du mois d’avril), il m’a paru cependant intéressant d’y revenir. On n’a pas si souvent l’occasion de profiter de l’expérience d’un professionnel. Le professionnel en question, c’est Alessandro Siniscalchi, maître-chemisier installé à Milan et dont la réputation n’est plus à faire. Ce sont ses conseils, cités entre guillemets, que nous traduisons ici en les transposant légèrement.
À noter que monsieur Siniscalchi va à l’encontre d’un certain nombre d’idées reçues sur le repassage. Selon lui, les fers à repasser à vapeur ne sont pas idéaux parce qu’ils imprègnent les couches les plus profondes des chemises et détruisent les fibres du coton. C’est aussi le cas des adoucisseurs et de divers produits synthétiques destinés à l’apprêt.
Conseils de lavage d’une chemise, par Alessandro Siniscalchi
« Les chemises blanches peuvent être lavées dans une eau à 60° maximum, de façon à s’assurer qu’il ne reste pas d’auréoles sur le col, à 40° pour les chemises de couleur, de 20 à 30° pour les chemises sombres. »
Conseils de repassage d’une chemise, par Alessandro Siniscalchi
« Pour préserver longtemps la qualité de la chemise, il convient d’utiliser un fer à chaleur sèche (le plus lourd possible), une éponge, un peu d’amidon et de s’armer de patience. Repasser une chemise humide serait néfaste. Cela produirait des plis aux coutures. L’humidité des couches profondes de la chemise persisterait pendant tout le repassage et créerait des faux plis partout où le tissu est en double. La chemise repassée ne sècherait complètement que dans le tiroir et présenterait au fil du temps de légères modifications de forme. »
Le repassage d’une chemise pas à pas
« Commencer en partant du col, puis traiter le « carré », les manches et les poignets. Traiter ensuite le dos, puis le devant, en partant de l’intérieur. Pour ses manches, Siniscalchi repasse d’une façon particulière, avec juste un pli sur le poignet, ce qui apporte une torsion très élégante au tissu. Une attention particulière doit être accordée à la naissance du col : c’est la partie la plus visible de la chemise, que celle-ci soit portée seule sous une veste ou avec une cravate.
Pour repasser à sec une chemise et préserver sa qualité dans le temps, il est nécessaire d’y consacrer 15 minutes, durée qui peut atteindre jusqu’à 30 minutes pour un débutant ou un « amateur ». Le résultat est absolument inégalable.
L’étape suivante consiste à boutonner et à plier la chemise en utilisant un cartonnage. La manche sera pliée en deux temps : d’abord à l’intérieur vers le cœur de la chemise, puis retournée vers le haut, le poignet collé au « carré ». Si votre col est prévu pour recevoir des barrettes de maintien amovibles, insérer ces supports dans les logements appropriés puis couper l’extrémité en la laissant dépasser de quelques millimètres. »
Merci, monsieur Siniscalchi, pour ces précieux éléments d’information.