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Bretigny et si nous étions tous responsables ?

Publié le 11 juillet 2014 par Christophefaurie
Un ami me transmet le message suivant : 
L'accident de Bretigny et divers autres éléments me font te suggérer un thème de réflexion pour ton blog (pour que tu confirmes, infirmes et éclaires !).  
"Et si nous étions en collaboration sans le savoir " ?  
Dans les services techniques et l'administration (et ailleurs) il me semble que de plus en plus ce qui "compte" ce n'est pas de "faire un travail de qualité", respecter le client etc... _ et s'épanouir en conséquence _ (travail qui n'est plus, concrètement, demandé [si ce n'est théoriquement et pour le parapluie] par la hiérarchie obnubilée par les coûts et les primes) mais "passer entre les gouttes". Donc désinvestissement et report de toutes les responsabilités sur le "système". 
Si le train a déraillé, UPR peut dire que c'est la "faute" de l'UE et du démantèlement de la SNCF mais au delà c'est parce que "ceux qui savaient", sur le terrain, ont décidé de ne pas "bouger", tout en sachant que cela ne se "terminerait" pas bien, tout en estimant que ce "n'était pas leur problème " et qu'ils ne faisaient qu'"obéir aux consignes" . Et que "remuer" des problèmes pouvait leur causer quelques soucis. 
C'est comme ça, pour être brutal, qu'on a mis des gens dans des wagons à la destination inconnue, que l'on ne voulait surtout pas connaître...arrêtés par des policiers français, transportés par la RATP (tu connais le livre d'Orsenna sur cet épisode, je crois que c''est l'exposition coloniale où il gérait les pneus des bus) puis par la SNCF. Avec le "je ne veux pas savoir " de la majorité de la population. Et une presse aux ordres. 
Et entre temps on se focalisait sur les flux de loisirs et d'info lénifiante sur son portable...   
Et qu'apprendre le changement est indispensable mais alors du gros changement !
Et ma réponse. Cela ressemble à la théorie d’Hannah Arendt, sur le totalitarisme et la banalité du mal. Ce que cet événement révèle probablement est que chacun est individuellement responsable du sort collectif. Plus généralement, nous sommes tous individuellement responsables de l'état de la société. Ce que nous n’arrivons pas à comprendre.
Alors, je me suis dit qu'il devait être terrible d'être, aujourd'hui, un agent de la SNCF à Bretigny. Ce doit être effroyable de se dire qu'il en aurait fallu si peu pour empêcher une catastrophe. Et quid des dirigeants de la SNCF qui ne se sont pas rebellés contre les conditions qu'on leur imposait ? Et s'il était temps que la SNCF s'interroge ? Et s'il était temps que la société fasse de même ? Notre silence, notre irresponsabilité, ne nous préparent-ils pas de bien plus graves Bretigny ?
(Complément.)

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