La dernière lubie du ministère de l’Éducation nationale ? Supprimer les notes ! Benoît Hamon n’a rien trouvé de mieux pour masquer l’effondrement de la transmission du savoir au sein de notre école.
Cette réforme n’est pas innovante, comme certains s’en émerveillent. En 1968 ( !) déjà, les conclusions d’un colloque sur l’évaluation affirmaient : « Les excès de l’individualisme doivent être supprimés en renonçant au principe du classement des élèves, en développant les travaux de groupe, en essayant de substituer à la note traditionnelle une appréciation qualitative et une indication de niveau… » Cette « appréciation qualitative » fut mise en place par Edgar Faure l’année suivante, avec un système d’évaluation par lettres : A, B, C, D, E, que les professeurs eurent tôt fait de nuancer par des A- et des B++… le progrès était en marche.
Mais en vérité, l’élève qui n’a plus de notes n’a plus de repères pour progresser. Les parents et les enseignants perdent en outre un indicateur essentiel pour être alertés sur les difficultés.
Certes, il n’y aura plus de mauvaises notes. Mais ce n’est pas parce qu’on aura cassé le thermomètre que l’école sera moins malade.
Faut-il rappeler que le dernier classement international PISA montre que la France a chuté de 15 places en mathématiques ? Que le taux d’illettrisme atteint un niveau sans précédent, avec un élève sur cinq incapable de comprendre un texte simple à son entrée en sixième ? Que l’on en est à recruter des professeurs des écoles à 4,17/20 de moyenne au concours ? Mais peut-être faudrait-il supprimer ces notes-là également…
Il est grand temps de réagir !
SOS Éducation, la plus grande association indépendante réunissant 60 000 parents d’élèves et professeurs qui militent au quotidien pour un enseignement public de qualité, s’oppose ferment à la suppression des notes.
Aujourd’hui, nous avons lancé une pétition pour le maintien des notes. Et nous proposons de vraies solutions pour sauver l’école : la réécriture des programmes autour des enseignements fondamentaux, le retour aux méthodes éprouvées, la mise en place d’un examen d’entrée en sixième, la restauration de l’autorité des professeurs et la responsabilisation de tous les acteurs éducatifs…
Lien vers la pétition : petitions.soseducation.org/sauvonslesnotes