Redécoupage des régions : Marans dit non à la motion Bussereau

Publié le 11 juillet 2014 par Blanchemanche

Publié le 11/07/2014 par
thomas brosset

À une écrasante majorité, les élus de Marans (Charente-Maritime) rejettent l’idée de fusion avec l’Aquitaine. Un vote révélateur sur le sentiment d’oubli dont ils souffrent.

Michel Maitrehut a demandé aux élus marandais de se prononcer contre la motion Bussereau.© PHOTO 
PHOTO FRÉDÉRIC AISTIALI

La non-déviation laisse des traces. Mardi soir, lors de la réunion du Conseil municipal, Michel Maitrehut (centriste) a présenté une motion destinée à rejeter celle de Dominique Bussereau qui circule dans toutes les instances communales ou intercommunales et qui demande de se prononcer pour une fusion de Poitou-Charentes avec l'Aquitaine. « Ici, nous sommes le pays des Pictons, l'Aunis Atlantique. Nous n'avons rien à voir avec l'Aquitaine. » Une voix qui détone avec le chorus pro-girondins qui harmonise apparemment les deux Charentes depuis un mois, sondages à l'appui. Mais à Marans, on est au nord, tout au nord de la Charente-Maritime. Et la contre-motion Maitrehut a remporté 25 voix sur 27. Seuls le maire Thierry Belhadj et son adjoint David Jardonnet ont voté contre. Un vote qui donne la mesure de l'état d'esprit actuel des Marandais vis-à-vis de leur département.
« Rayés de la carte »« Comment pourrait-il en être autrement ? Le Conseil général nous ignore. Sur la carte ‘‘ Bienvenue chez vous '' qu'il édite, la Charente-Maritime vue depuis la Saintonge s'arrête au nord à Sainte-Soulle. Au-delà, il n'y a rien. Nous sommes rayés de la carte du département. J'ai d'ailleurs écrit à Dominique Bussereau pour lui dire ce que j'en pensais », commente Robert Arcouet, autre élu marandais. Comme Michel Maitrehut, il ne peut être suspecté d'en faire un enjeu politique : il n'est pas à gauche. Mais il est Marandais. Et comme les 24 autres conseillers municipaux qui ont dit non à la motion Bussereau, il se sent oublié par la Charente-Maritime pour une raison désormais trop connue de tous : le contournement court de la commune qui ne se fait pas en raison de l'attente d'une autoroute qui pourrait ne jamais se faire.« Là dessus, nous sommes tous d'accord, gauche et droite. Dans l'adversité, il y a une solidarité marandaise », poursuit Michel Maitrehut. En soumettant ce vote aux élus, l'ex-leader de l'Asema (1) a mis le maire en minorité. Un maire qui a pourtant affiché son souhait de voir se réaliser un contournement court par l'est de Marans (notre édition du lundi 7 juillet).À l'heure du redécoupage des territoires en tous sens, c'est à se demander si les Marandais ne se sentiraient pas mieux côté Vendée…(1) Association de sauvegarde de l'environnement marandais