Première impression, en entrant dans la galerie : je connais le travail de cet artiste. Pourtant la jeune femme qui me répond affirme que ces oeuvres sont récentes. J’ai gardé en mémoire certaines images réalisées par François Bouillon et exposées en 1986 ou 1987. Cette brindille, par exemple, posée ici et là sur une peinture, en forme de Y, fourche ou pubis. La croix aussi, qui revient dans ces oeuvres, l’ombre découpée dans une feuille de plomb, ou celle qui termine l’enroulement d’une corne de bélier ou d’un escargot. Chaque fois, quelque chose de rituel semble s’imposer, d’un rite ancien dont je ne reconnais que la trace, pas la signification, puisque, par exemple, Mami Watta, divinité du culte vaudou, est ici évoquée dans l’image d’un serpent et d’une croix. Devant cette autre oeuvre, intitulée Japonisme, je pense à la couverture de Joseph Beuys, pliée et rangée sur une sorte de caillebotis d’un jardin zen. Que dire alors des points rouges, est-ce du sang, de la pluie, des empreintes de doigts ou seulement des gouttes tombées du pinceau ? En tout cas, chacun de ces tableaux révèle les gestes d’une cérémonie dont les mots remplissent la bouche. Et l'oeuvre reproduite ci contre a pour titre Autoportrait. Est-ce celui d'une nuit d'été visitée par des fées ?
L'exposition est visible jusqu'au 12 juillet 2014.