Affranchie d’un sommeil de 60 ans et d’une première saison animée par la personnalité éclectique d’Elsa Schiaparelli, la Maison Schiaparelli s’empare désormais d’un héritage aussi riche que pluriel. Cette saison révèle une collection audacieuse, non-conformiste et flamboyante en phase avec l’esprit éblouissant d’Elsa. Marco Zanini exacerbe sa maîtrise de l’excès en fusionnant savoir-faire Haute Couture et chic absolu.
Féminité exaltée et élégance sophistiquée suscitent une véritable surprise. Confiante en elle, la femme Schiaparelli ose et assume fièrement sa fantaisie. Sa présence est une affirmation, celle d’une allure résolument parisienne. Sa forte personnalité se traduit par des couleurs intenses très Hollywood en Kodachrome, des imprimés impertinents, des broderies étincelantes, des tailleurs à la coupe architecturale et un flou glamour. La verticalité de la silhouette dessine une taille clepsydre et une ligne d’épaule marquée.
Oscillant entre femme fatale et hard chic, chaque pièce est un enchantement de prouesses artisanales. Les plumes d’autruche noires d’un boléro sont glycérinées pour ressembler à de la fourrure de singe. Associant le beau et le commun, essence même du style Schiaparelli, la préciosité de l’alligator (façonné à la main tel de la mousseline) contraste avec des franges synthétiques lamées multicolores. Les robes longues alternent panne de velours noir en jacquard Balade nocturne (esquissant des rats des villes) et velours de soie rose shocking – la seule nuance de rose qui soit aussi vibrante que le rouge.
Les imprimés joyeusement décalés d’animaux citadins sont peints à la main puis développés selon des techniques traditionnelles d’impression au cadre ou chaine : Dans les ombres du jardin (papillons de nuit sur feuilles de lierre), Les Amis d’Elsa (fox-terriers, boxers et caniches), Central Park (écureuils et rats) et Les pigeons de Notre-Dame (envol de pigeons).
Les bijoux en forme de feuilles de lierre, de papillons de nuit et de cœurs percés de flèches renvoient à des motifs chers à Elsa. En pâte de verre, cristal, laiton et cuivre, ils font écho aux boutons-bijoux façonnés main. L’opulence nonchalante des passages est poussée à son comble avec le sac du soir Suite N.7 en alpaga, breitschwanz ou vison arlequin orné d’un cadenas inspiré d’une broderie Schiaparelli de 1938.
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