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Erreur sur la personne...

Publié le 10 juillet 2014 par Dubruel

d'après HORRIBLE de Guy de Maupassant

À la fin de la guerre, épuisés, Nous allions dans cette neige glacée, Écrasés par la défaite, la faim, La mort, le chagrin. Il neigeait à gros flocons.

Un jour, croyant tenir un espion, Les gendarmes me présentèrent Avec fébrilité Un petit homme menotté. Il avait une allure singulière : Un visage sans barbe, les doigts fins Et de longs cheveux bruns… C’était surprenant !

Un des gendarmes me dit : -« Commandant, Voilà trois jours que cet homme nous suit. Il demande des renseignements Sur les positions de nos régiments. » L’homme me semblait incapable d’espionner, J’avais devant moi Un être au physique étroit Qui avait l’air faible, humble, troublé.

À peine le gendarme avait-il fini de parler Que le prisonnier fut saisi par six troupiers, Frappé, trainé, terrassé et fusillé. Quand on releva cette viande sanglante, broyée. Un des gendarmes déclara : -« Il faut le fouiller. » Un autre énuméra : -« Brodequins, pantalon, Chemise trouée, veston. » Ayant retourné les poches, il reprit : « Un couteau, un mouchoir, deux biscuits. C’est tout, mon commandant. »

-« Ôtez-lui ses vêtements. Il peut cacher un secret contre sa peau. » Un des gendarmes balbutia bientôt : -« C’est une femme, nom de nom ! »

Quelle étrange sensation Me saisit devant cette informe bouillie ! Les soldats restaient interdits. Quelqu’un prononça lentement : -« P’t’ être qu’elle cherchait son éfant Qu’était artilleur Et dont elle avait pas d’ nouvelles. » Devant une hypothèse telle J’ai su la signification du mot horreur.


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