Plus que quelques jours avant la clôture du Solar Decathlon Europe, dont Bouygues Construction est partenaire. Frédéric Gal, responsable du développement durable chez Bouygues Bâtiment Ile-de-France (filiale de Bouygues Construction), partage ses impressions sur cette compétition internationale et décrypte pour nous les tendances qui s’en dégagent.
Comment décririez-vous le Solar Decathlon Europe ?
C’est bien évidemment un événement innovant qui promeut les visions prospectives et futuristes d’étudiants sur l’habitat de demain, mais il est aussi surprenant. Les étudiants laissent libre court à leur imagination et apportent des réponses concrètes et nouvelles sur de nombreux sujets : l’habitat de demain, son intégration dans la ville, les enjeux du changement climatique, la raréfaction des énergies fossiles, la question de la nature… Un tel concours nous pousse à réfléchir et à nous remettre en question.
Quelles sont les grandes tendances qui émergent ?
La réflexion sur la densité urbaine et les problématiques de réhabilitation sont mises en avant au travers de la construction d’extensions en toiture, d’habitat en bandes, d’espaces récupérés… Autre tendance : la prise en compte des catastrophes technologiques et naturelles dans le choix architectural, comme le projet franco-chilien qui propose des modules de survie en bois préfabriqués pour servir d’abris d’urgence. Enfin, en n’ayant eu qu’une dizaine de jours pour construire leur prototype, les étudiants ont intégré dans leur réflexion des procédés d’industrialisation.
Plus que quelques jours pour visiter le Solar Decathlon, quels prototypes recommanderiez-vous aux visiteurs ?
Le projet suisse Your+ qui a pour objectif d’optimiser des espaces d’habitation en les partageant sur le modèle des coopératives d’habitants. Le but est de réduire la consommation d’espace par personne, de 50 m² à 35 m². Le projet OnTop de l’équipe allemande qui vise à construire des logements supplémentaires sur le toit de bâtiments existants. Il y a aussi, le projet français Philéas qui concerne la réhabilitation complète de Cap 44, un bâtiment industriel construit en 1895 à Nantes, aujourd’hui désaffecté et qui pourrait devenir un pôle de maraîchage urbain. De nombreux autres projets méritent d’être visités, d’autant plus que l’ambiance y est conviviale, les projets ingénieux et qu’une vraie émulation s’est créée entre les écoles.
Aurore POSTIS