Pratiquer le vélo apporte de nombreux bénéfices pour la santé musculaire, métabolique et cardiaque, cette étude de l’University College London (UCL) met cependant un petit bémol à ces avantages, un risque légèrement accru de cancer de la prostate en cas de pratique intensive. Elle rétablit aussi la vérité sur le risque d’infertilité et de dysfonction érectile. Ses conclusions, issues d’un sondage en ligne et présentées dans le Journal of Men’s Health sont néanmoins à modérer par la méthodologie et démontrent une association et non une relation de cause à effet.
Les chercheurs de l’UCL ont voulu vérifier, par sondage en ligne, les effets d’une pratique intensive du vélo et des éventuels traumatismes associés, sur la prostate chez un groupe de 5.282 cyclistes britanniques, âgés en moyenne de 48 ans, pratiquant régulièrement. Le sondage portait sur des données sociodémographiques, la pratique du vélo (antériorité, fréquence, durée, niveau), différentes mesures de santé (poids, taille, enregistrement d rythme cardiaque), de mode de vie (consommation d’alcool, tabagisme, autres exercices pratiqués) et de santé (cardiovasculaire, HTA et autres antécédents de maladie). Enfin, des questions portaient sur l’atteinte éventuelle de dysfonction érectile, d’infertilité ou de cancer de la prostate. Les répondants ont été répartis selon l’intensité de leur pratique, soit moins de 3,75 heures de vélo par semaine entre 3,76 heures et 5,75 heures, entre 5,76 et 8,5 heures par semaine et plus de 8,5 heures par semaine. Les hommes de plus de 50 ans (n=2.027) ont été retenus dans une sous-analyse.
L’analyse constate que,
· les adeptes du vélo s’entrainent, en moyenne, 6,5 heures par semaine, en 4 séances,
· sur l’ensemble de l’échantillon, soit 5.282 hommes,
- 8,4% déclarent une dysfonction érectile dans les 5 dernières années,
- 1,2% un diagnostic d’infertilité
- 0,8% un diagnostic de cancer de la prostate.
· Chez les plus de 50 ans, le cancer de la prostate est signalé chez 1,8% des participants.
· Aucune association n’est constatée entre la pratique du vélo et la dysfonction érectile.
· Aucune association n’est constatée entre le temps de pratique et l’infertilité.
· la pratique du vélo à raison de 3,76 à 5,75 heures par semaine est même associée à une diminution du risque d’infertilité.
· En revanche, l’association entre le temps de pratique et le risque de cancer de la prostate chez les hommes âgés de plus de 50 est dose-dépendante : vs moins de 3,75 heures de vélo par semaine,
- une pratique à raison de 3,76 à 5,75 heures multiplie par près de 3 le risque de cancer de la prostate (OR : 2,94)
- entre 5,76 et 8,5 heures : OR : 2,89
- plus de 8,5 heures : OR : 6,14
L’étude n’identifie aucune association entre le temps de pratique du vélo et la dysfonction érectile ou l’infertilité mais identifie une association dose-réponse avec le risque de cancer de la prostate chez les hommes âgés de plus de 50 ans. Cependant, deux réserves sont à prendre en compte, le caractère déclaratif des données et le petit nombre (42) de cancers de la prostate déclarés diagnostiqués.
Globalement, le vélo apporte de nombreux avantages pour la santé, cette étude alerte sur un risque possible en cas de pratique intensive.
Source:Journal of Men’s Health June 11 2014doi:10.1089/jomh.2014.0012 An Observational Study of Erectile Dysfunction, Infertility, and Prostate Cancer in Regular Cyclists: Cycling for Health UK Study (Visuel© Warren Goldswain – Fotolia.com)
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